La compagnie aérienne Qatar Airways a une position très claire sur son développement en Europe : si elle n’obtient pas les créneaux de vol souhaités, elle cessera d’acheter des Airbus. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Handelsblatt du 1er juillet 2014, le très franc PDG de la compagnie nationale qatarie n’y a pas été par quatre chemins : « si les créneaux des aéroports européens sont encore limités, nous cesserons d'acheter des appareils européens », a déclaré Akbar Al Baker, rappelant au passage que son carnet de commandes compte pas moins de 186 Airbus (parmi lesquels 80 A350 dont elle est compagnie de lancement, dix A380 et 36 A320neo). Qatar Airways aurait déjà été contactée par les aéroports de Hambourg et Düsseldorf, où le PDG a accordé son entretien, pour ouvrir de nouvelles liaisons. Akbar Al Baker revient aussi sur le traitement réservé aux compagnies du Golfe en Europe, soulignant que sans l’investissement d’Etihad Airways « Air Berlin serait clouée au sol ». Le transporteur national des Emirats Arabes Unis semble être la principale cible d’un courrier adressé par les PDG d’Air France-KLM, Lufthansa, Austrian Airlines, Brussels Airlines et Swiss au Commissaire européen en charge des transports Siim Kallas, lui demandant de « prendre toutes les mesures appropriées pour assurer des règles du jeu équitables » avec les transporteurs du Golfe. Le PDG de la compagnie de l’alliance Oneworld se demande bien sûr quel serait l’impact d’un arrêt des achats d’Airbus sur l’emploi, en l’occurrence en Allemagne où Qatar Airways fait l’objet d’accusations de la part du syndicat Verdi sur de supposées atteintes aux droits des employés ; le PDG a entre autres expliqué à Handelsblatt qu’une hôtesse de l’air tombant enceinte « n’est pas licenciée (comme l’affirme Verdi) mais transférée à un poste au sol »…