La compagnie aérienne Air Tahiti Nui étudie les Airbus A330neo et A350 dans le cadre du renouvellement de sa flotte, prévu à l’horizon 2019-2020. Selon le site Tahiti Infos, la compagnie polynésienne pense au remplacement de ses quatre A340-300 vieillissants autant que gourmands d’ici la fin de la décennie, et les deux derniers-nés de l’avionneur européen tiendraient la corde. Mais deux obstacles se dressent sur ce chemin selon le PDG Michel Monvoisin : tout d’abord le calendrier, car « chez les constructeurs, il n’y a pas d’avion disponible avant 2019 », et ensuite le financement. Car la loi pour le développement économique des outre-mer (Lodéom) arrive à échéance le 31 décembre 2017, trop tôt donc pour la moindre livraison. Et selon le site « rien n’est pour l’instant annoncé par le gouvernement central pour la remplacer », même si des réflexions ont été lancées au ministère du budget, avec des « propositions concrètes » promises pour l’année prochaine ; or la défiscalisation pourrait concerner jusqu’à un tiers du prix des avions voulus par Air Tahiti Nui, le PDG expliquant qu’il est du coup « pour l’instant mathématiquement impossible de déposer un dossier ». Et il reconnait que le financement comme le choix de « quels avions pour quelles routes » doivent encore être discutés. Air Tahiti Nui opère à ce jour cinq A340-300, dont un pris en leasing jusqu’en 2018, qui lui permettent de desservir Paris, Los Angeles, Auckland et Tokyo-Narita au départ de l’aéroport de Papeete-Faa’a ; les plus anciens sont en service depuis 2000, et le carburant représente un tiers des dépenses de la compagnie. Rappelons qu’elle partage ses codes avec deux membres de SkyTeam (Air France, Korean Air), un de Star Alliance (Air New Zealand) et trois de Oneworld (American Airlines, Japan Airlines, Qantas Airways), sans oublier TGVair. En décembre dernier, elle annonçait également des discussions avec Hawaiian Airlines et Aeroflot, plus d’éventuels partenaires chinois non spécifiés. Il pourrait s’agir dans ce dernier cas d’Hainan Airlines, une forte délégation du groupe HNA ayant visité la Polynésie afin d’y étudier « le potentiel touristique ». ATN dispose également d’environ 80 accords interlignes, mais son actionnaire principal le gouvernement tahitien suggérait le mois dernier qu’elle explore les pistes des alliances ou des coentreprises (celle avec Air France ayant été bloquée par les USA), afin d’augmenter le nombre de touristes dans l’archipel polynésien.