Le maintien de la compagnie aérienne Air Madagascar sur la liste noire européenne lui ferait perdre 30 millions d’euros chaque année, les avions d’Air France étant toujours nécessaires pour desservir le vieux continent. Les problèmes de renouvellement de la flotte vont d’autre part entrainer des perturbations sur les vols courts et moyen-courriers jusqu’au 15 janvier. Mise à jour début décembre, la liste des transporteurs aériens faisant l’objet d’une interdiction ou de restrictions d’exploitation dans l’Union européenne a maintenu dans l’annexe B la compagnie nationale malgache. Une décision aux lourdes conséquences financières donc, malgré l’envoi sans succès de « délégations à Bruxelles par deux fois afin de convaincre les experts de l’Union européenne de lever cette sanction », explique le ministre du transport Ulrich Andriatiana interrogé par Madagascar-Tribune. Air Madagascar a signé avec Air France un contrat ACMI jusqu’en 2018 pour utiliser deux Airbus A340-300 de 275 places (30 en classe Affaires, 21 en classe Premium et 224 en classe Economie). Or l’acquisition de nouveaux avions n’est toujours pas finalisée, explique le ministre qui donne deux raisons principales : « économique » d’abord (Air Madagascar a-t-elle les moyens de ces acquisitions, prévues en 2016 ?), et « diplomatique » (rupture de contrat, choix des avions). La sortie de l’annexe B de la liste noire repose sur « les normes techniques exigées par les Européens », rappelle le ministre, « nous allons donc redoubler d’efforts » : des techniciens malgaches « vont bénéficier de formations et de renforcement de capacités toujours dans ce but ». La qualification des équipages à bord des appareils d’Air Madagascar relève de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM), qui « fait de son mieux », ajoute-t-il. Air Madagascar opère aujourd’hui une flotte de trois Boeing 737-300, deux ATR 42-300 et -500, deux 72-500, et deux DHC-6 Twin Otter sur le réseau intérieur et régional, plus donc les deux A340-300. La presse malgache annonçait le mois dernier qu’elle avait finalement opté pour un 737 et un ATR 72-600 afin de remplacer deux 737-300 dont les contrats de leasing arrivent à expiration. L’ATR n’a toujours pas atterri à l’aéroport d’Antananarivo-Ivato alors qu’il était annoncé pour le début décembre, tandis que le 737 sera livré dans le courant du premier semestre 2015. Un problème qui entrainera jusqu’au 15 janvier  « des perturbations sur les réseaux intérieur et régional », annonce ce matin Air Madagascar sur son site.