La compagnie de l’alliance Oneworld a d’autre part reçu mardi la nouvelle espérée depuis longtemps : sa base à l’aéroport de Hong Kong-Chek Lap Kok va se doter d’une troisième piste et d’un nouveau terminal (Third Runway Concourse, TRC) lié au T2, une évolution qu’elle soutenait encore en début de mois. Le feu vert donné hier par le gouvernement local précise que le projet augmentera la superficie de la plateforme d’un tiers, environ 650 hectares devant être regagnés sur l’embouchure de la Pearl River. La troisième piste sera parallèle aux deux autres et située au nord des installations actuelles, mais elle ne devrait être utilisée que pour les atterrissages pour des « raisons de sécurité ». Elle permettra néanmoins à l’aéroport de Hong Kong de passer de 68 à 102 vols par heure, et d’accueillir 30 millions de passagers supplémentaires par an (sa capacité actuelle est de 72 millions de passagers, et il en a accueilli 63,3 l’année dernière). Le nouveau TRC pourra accueillir 57 avions au contact ou au large, dont 14 postes conçus pour les Airbus A380 et Boeing 747-8i. Il sera relié au T2 par un métro automatique, et un nouveau système de transport des bagages ultrarapide.
La fin des travaux est prévue pour dans huit ans, en 2023. Ce Three-Runway System décidé en 2011 devrait coûter 18,1 milliards de dollars, un budget qui sera partagé entre fonds propres du gestionnaire de HKIA, emprunts bancaires et prêts, et des taxes sur les compagnies aériennes et les passagers. Pour ces derniers (sauf ceux en transit), le montant sera de 130 HK$ (21,7 euros), ce qui provoque la consternation chez les compagnies ; mais pour les autorités, 70% des voyageurs à Chek Lap Kok « ne sont pas des résidents, et il ne serait pas normal que les contribuables subventionnent les voyageurs étrangers ».
On rappellera que Hong Kong est le premier aéroport mondial pour le fret international, et le troisième pour le trafic passager international – son gestionnaire dégageant les plus hauts bénéfices nets au monde selon le dirigeant de Cathay Pacific.
Voir une vidéo de présentation du Three Runway System ici:
https://www.youtube.com/watch?v=DO7APnWheAQ&list=PLSIOvjUwNfl52uAK7ZnkGqpueE77_CMUq
bencello a commenté :
19 mars 2015 - 13 h 49 min
Étonnant sur le principe de faire payer aujourd’hui aux compagnies aériennes et aux passagers une installation qui n’existe pas encore. Le financement est là pour cela, rentabilisé par les utilisateurs futurs de cette nouvelle infrastructure.
Toutefois, la prévenance des autorités publiques gestionnaires de cet aéroport envers les contribuables, est à méditer, car peu banale sous nos latitudes.
Rom's a commenté :
19 mars 2015 - 14 h 45 min
Quelqu’un m’explique ce que viennent foutre les “raisons de sécurité” dans le fait que la piste ne sera utilisée que pour les atterrissages ? Je suis curieux…
Hong kong à déjà deux approches indépendantes, et vu le dessin la troisième piste sera à plus de 1035m de la seconde (les deux premières sont déjà séparées d’1.5 km). Pour moi ça relève plus d’un choix d’exploitation que de sécurité.
PE a commenté :
19 mars 2015 - 19 h 53 min
Fait-on payer à la sncf les 8 milliards d’euros de la LGV Tours-Bordeaux ? Eurostar a-t-il supporté le coût exorbitant du tunnel sous la manche ? Pourquoi le contribuable financerait-il les lignes à grande vitesse, des musées au coût mirobolant (cf lyon- confluences), des autoroutes inutiles (Pau-Langon) mais pas les aéroports ? Jusqu’où va-t-on taxer le transport aérien, déjà une vache à lait monstrueuse ? Taxe Chirac, taxe pour les nuisances sonores, taxes aéroportuaires à la croissance exponentielle, taxe de la DGAC, taxe pour financer le CDG-express, maintenant taxes pour financer une infrastructure nécessaire, que peut-on inventer de nouveau ?