La Thaïlande s’inquiète en fait beaucoup plus de la décision de l’Agence Européenne de la Sureté Aérienne (AESA/EASA), le verdict de son audit étant attendu le 18 décembre : celle-ci a en effet la possibilité de placer le pays sur la liste noire de l’Union Européenne, avec plus ou moins de restrictions selon les compagnies. Thai Airways dessert en Europe les aéroports de Paris, Bruxelles, Copenhague, Francfort, Londres, Milan, Munich, Oslo, Rome (jusqu’au 31 janvier 2016), Stockholm et Zurich ; une présence importante donc, et toute sanction du pays entrainerait des pertes financières majeures pour la compagnie « à partir de 2017 » selon son président. Par ricochet Bangkok Airways, qui partage ses codes sur son réseau intérieur et régional avec de multiples compagnies étrangères dont Air France et cinq autres européennes, pourrait également en souffrir, tout comme les low cost telles que Thai AirAsia ou Nok Air dans une moindre mesure. Or l’AESA et la FAA suivent généralement les mêmes décisions : ce fut le cas pour l’Indonésie (dégradée en 2007 par la FAA et en 2008 par l’AESA) ou les Philippines (dégradée par la FAA en 2008, puis par l’AESA en 2010) – mais pas pour l’Inde (dégradée par la FAA pendant 16 mois sans que l’Europe ne bouge).
Rappelons que la Thaïlande était classée en Catégorie I par la FAA depuis 1998 : le premier ministre Prayut Chan-o-cha a appelé au calme, expliquant que ce passage en Catégorie II « heurtera plus la réputation de la Thaïlande que son économie ». Son ministre des transports Arkhom Termpittayapaisith soulignait hier que le plus grave des 33 problèmes retenus par la FAA était le manque de personnel et de formation, sans oublier l’incapacité des autorités à revérifier les licences des quelques 2300 pilotes du pays dans les délais impartis. Il promet que les 28 compagnies thaïes effectuant des vols internationaux (sur 41 au total) vont être de nouveau certifiées. Les changements entrepris depuis le carton jaune de l’OACI (dont la prochaine visite devrait avoir lieu l’été prochain) étaient donc bien un chantier trop important pur être terminé en quelques mois.
Publié le 2 décembre 2025 à 09h00
Mikeworld a commenté :
3 décembre 2015 - 21 h 20 min
Encore un exemple de compagnies qui vont trinquer parce que l’administration de leur pays est inefficace.
Il faut comprendre que les compagnies ne sont elles-mêmes pas directement mises en cause et ne présentent pas nécessairement de risque. Seul le système de l’état Thaïlandais, chargé de les contrôler, est en cause.
EricS a commenté :
9 décembre 2015 - 15 h 16 min
Tout cela sur fond de crise diplomatique entre les USA et la Thaïlande…Cette décision de la FAA est elle vraiment justifiée?…