Publié le 1 juin 2024 à 00h03
Les aéroports de Nice et Lyon officiellement privatisés
Publié le 31 octobre 2016 à 07h00 par François Duclos
©easyJet
L’Etat a officialisé hier la privatisation partielle des gestionnaires des aéroports de Nice-Côte d’Azur et de Lyon-Saint Exupéry, la vente des 60% du capital qu’il y détenait devant rapporter 1,76 milliard d’euros.
Les arrêtés publiés le 30 octobre 2016 dans le Journal Officiel officialisent d’une part la vente de la participation de l’état dans Aéroports de Nice, le gestionnaire des aéroports de Nice, Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez, au consortium Azzurra, « une société de droit italien constituée par les sociétés Atlantia SpA, Aeroporti di Roma SpA et Electricité de France » (1,222 milliard d’euros, concession jusqu’en 2044) ; d’autre part, la participation de l’état dans Aéroports de Lyon va à au consortium « de droit français constituée par les sociétés Vinci Airports et Predica et par la Caisse des dépôts et consignations » (535 Millions d’euros, concession jusqu’en 2047). Ces arrêtés viennent officialiser la décision annoncée fin juillet par le ministère des finances, et clore le processus de privatisation pour les deux principaux aéroports de province. A Nice comme à Lyon, les 40% restants du capital sont aux mains d’actionnaires publics locaux. La privatisation partielle du gestionnaire de Toulouse-Blagnac avait rapporté 300 millions d’euros.
L’Etat soulignait lors de l’attribution des deux concessions que l’arrivée au capital des sociétés de gestion des aéroports d’un investisseur privé expérimenté et s’engageant sur le long terme devait permettre « d’offrir des perspectives solides pour le développement de l’aéroport et de son territoire, et ainsi contribuer à l’attractivité et au dynamisme de toute l’économie régionale, comme cela a été le cas en Europe lors d’opérations antérieures, notamment en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie ». Avant de rappeler qu’il conserve « par son rôle de concédant, les leviers lui permettant de s’assurer de la robustesse économique de la société et du respect des exigences liées au service public aéroportuaire, notamment en matière de sûreté et de prise en compte des enjeux environnementaux ». Les gestionnaires partiellement privatisés demeurent soumis à une régulation de leurs tarifs de redevances aéroportuaires par l’Autorité de Supervision Indépendante, qui « devra homologuer chaque année ces tarifs et s’assurera qu’ils évoluent de façon modérée », et l’Etat reste propriétaire des infrastructures.
Une première réaction est tombée dimanche soir : l’Association contre l’Extension et les Nuisances de l’Aéroport de Lyon St Exupéry (ACENAS) dit dans un communiqué craindre « les conséquences de cette opération qui conduira à un doublement du trafic aérien et la création d’une méga-zone fret pour le sud de l’Europe. Les habitants refusent d’être sacrifiés avec l’augmentation des nuisances et des impacts avérés sur leur santé ». Selon l’association, Vinci a déjà annoncé sa volonté d’augmenter le trafic « alors qu’aucune disposition concrète n’a été prise pour les 100.000 riverains impactés par les nuisances aéroportuaires, routières et ferroviaires » de la plateforme. Les vols de nuit « constituent un réel problème de santé publique, connu des autorités mais à ce jour ils ne sont toujours pas interdits, malgré les injonctions ». L’ACENAS craint « une réelle explosion des nuisances et réclame d’urgence la mise en place d’un couvre-feu » ; elle a d’ailleurs déposé des recours au Conseil d’Etat (avril 2016) et devant le Tribunal Administratif de Paris (septembre 2016) pour contester le cahier des charges et le choix du consortium mené par Vinci.
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swissCoom a commenté :
31 octobre 2016 - 7 h 33 min
a quoi sert l etat dorenavant
pas grand chose devant l economie debridee
Pour Nice et Lyon, a commenté :
31 octobre 2016 - 8 h 10 min
Pour Nice et Lyon le changement, c’est maintenant….
Romain69 a commenté :
31 octobre 2016 - 9 h 09 min
Franchement oui le changement c’est maintenant et il était temps. Car toujours nous prendre pour LA PROVINCE !!
mais je me demande si ça va pas être bloqué à cause des riverains. Vivement les longs courriers de Lyon et éviter le transfert dans la CAPITALE ^^
PhilipLeGaulois a commenté :
31 octobre 2016 - 12 h 24 min
pourquoi ? Vous pensez sérieusement qu’un creneau s’obtient sans passer par l’etat ? Arretez de rever.
Y a des aéroport privé qui n’on aucun traffic.
????? a commenté :
31 octobre 2016 - 12 h 49 min
Moi, j’habite LA PROVINCE et je ne vois aucun sens péjoratif à ce mot: au contraire, puisque tout de suite on voit que c’est TOUT SAUF PARIS+RP…et justement on ne veut SURTOUT PAS habiter Paris+RP… Si ce mot vous gêne, c’est que vous n’assumez pas bien de ne pas choisir Paris, et en tout cas n’êtes pas à l’aise avec ce concept…Si vous croyez que d’etre qualifié de “provincial” est péjoratif, c’est que vous n’avez pas encore totalement connecter province et qualité de la vie…
Pet a commenté :
31 octobre 2016 - 9 h 17 min
Pour les privatisations, mention spéciale “mieux que Toulouse” à l’aéroport de Rio de Janeiro, infos sur les sites Brésiliens ou O Globo
ledude a commenté :
31 octobre 2016 - 9 h 58 min
Et quand on aura tout bradé…? on fera quoi ?
Toujours reculer pour mieux sauter dans le gouffre de la faillite.
Merci le gourvernement… de gauche…?!
suggestion: a commenté :
31 octobre 2016 - 12 h 50 min
on re-nationalisera….pour revendre 20 ans plus tard: c’est comme ça qu’on vend plusieurs fois la même chose et donc multiplie les rentrées d’argent…
Aeris06 a commenté :
31 octobre 2016 - 11 h 51 min
L’obtention des droits de trafic reste maitrisée par l’Etat (par le biais d’accords bilatéraux mais également par la volonté de l’Etat français d’attribuer ou non des slots). Il y a à cela un certain paradoxe que je n’ai pas bien saisi. On se réjouit que des actionnaires privés prennent la gestion d’aéroports de premier ordre sur notre territoire mais tout en gardant le contrôle sur l’ouverture de lignes nouvelles?.. Si une personne y comprend quelque chose, je suis à l’écoute..
suggestion: a commenté :
31 octobre 2016 - 12 h 52 min
Tout ce quidams un aéroport interresse les actionnaires prives c’est l’argent qu’ils vont tirer des parking et boutiques..le reste ….
Aeris06 a commenté :
31 octobre 2016 - 13 h 12 min
Je parlais bien entendu des propos tenus au nom de l’Etat français. Celui-ci se réjouit de voir des investisseurs privés contrôler la gestion des aéroports pour accentuer le développement économique des régions en lien avec le territoire et que cette vente permettrait d’offrir une plus grande connectivité. L’Etat étant décideur des slots, tout ce blabla représente du n’importe quoi si celui-ci reste dans la même lignée qu’actuellement, que le gestionnaire soit public ou privé, sauf si j’ai raté quelque chose.
Concernant les recettes, on est d’accord mais l’augmentation du résultat net n’est possible que si l’investissement réalisé sur la gestion porte ses fruits. Autrement dit, la poursuite du développement est essentielle au gestionnaire également, en plus de l’être pour le territoire, si la volonté de toutes les parties sont présentes…