L’échec des négociations sur le plan de restructuration a entrainé un appel à la grève de la part des syndicats de la compagnie aérienne Alitalia, environ 60% des vols intérieurs et internationaux étant annulés jeudi. Selon un communiqué de la compagnie nationale italienne, les syndicats USB et CUB Trasporti ainsi que les associations professionnelles ANPAC et ANPAV observeront une grève de 24 heures le 23 février 2017. Promettant d’en « minimiser l’impact », Alitalia assure que tous les vols aux heures de pointe seront opérés (entre 7h et 10h, puis entre 18h et 21h).ont confirmé le 23 février une grève de 24 heures. Les syndicats confédéraux Filt-Cgil, Fit-Cisl, Uiltrasporti et Ugl-Ta ont également confirmé une grève de quatre heures le même jour, de 14h à 18h. Prévenant que l’impact du mouvement social se fera sentir dès demain soir et jusqu’à vendredi matin, Alitalia conseille aux passagers de vérifier en ligne l’état de leur vol, avant de se rendre à l’aéroport. Elle dit avoir tenté de replacer un maximum de passagers affectés par la grève sur les vols suivants, proposant dans le même temps les mesures commerciales habituelles (remboursement sans frais en particulier). Des avions plus gros seront également déployés le 23 février pour tenter de transporter le plus grand nombre possibles de clients, et du personnel au sol supplémentaire sera mis en place, particulièrement à Rome-Fiumicino et Milan-Linate. La liste des vols annulés inclut 17 départs mercredi soir dont un entre Paris-CDG et Milan-Linate, le reste ne concernant que des lignes intérieures. Jeudi, les 287 vols supprimés en incluent neuf depuis et vers Paris (CDG et Orly), deux chacune à Nice, à Toulouse, à Genève ou à Zurich, six à Bruxelles, trois à Alger, deux à Tunis comme à Casablanca ou Oran, onze vers et depuis Londres, huit à Francfort – mais une grande majorité des annulations concerne des lignes italiennes. Enfin vendredi, Alitalia a annulé 32 départs dont un à Paris-CDG et un à Alger. La deuxième phase du plan de restructuration d’Alitalia dévoilé en décembre ne passe donc toujours pas. Le conseil d'administration s'est réuni la semaine dernière pour entendre l’avis des consultants allemands Roland Berger sur son plan d'affaires ; un plan final doit être présenté à la fin du mois. Le CEO Cramer Ball en a profité pour faire le point sur la situation financière : Alitalia « reste en ligne » pour atteindre les 160 millions d’euros d’économies prévus en 2017. Le vice-président James Hogan, également PDG sortant de l’actionnaire Etihad Airways, en a profité pour réaffirmer « l'engagement ferme » de la compagnie émiratie à soutenir le plan de redressement d'Alitalia, « même s’il y a encore des obstacles pour atteindre une structure de coût qui permettra à l'entreprise rester compétitive ». Rappelons les grandes lignes de la restructuration en cours, le modèle d’Alitalia devant changer selon les axes suivants : développement poussé du réseau long-courrier ; réaménagement du réseau monocouloir ; réduction des coûts et amélioration de la productivité « en fonction des concurrents » ; réévaluation des accords de coentreprise (c’est déjà fait avec Air France-KLM) ; approfondissement des partenariats aériens existants et recherche de nouvelles relations commerciales ; génération de revenus additionnels en tirant parti des récents investissements importants dans la technologie ; et enfin, réduction des effectifs pour créer « la bonne taille, la bonne forme » pour l'entreprise. Aucune décision finale sur les réductions de personnel n'a encore été prise, mais des sources évoquaient en novembre entre 700 et 2000 postes menacés, soit un sixième des effectifs.