Le syndicat d’hôtesses de l’air et stewards minoritaire UNAC de la compagnie aérienne Air France va signer les propositions d’accord collectif pour quatre ans. L’intersyndicale menée par le SNPNC et l’UNSA-PNC maintient en revanche son préavis de grève de trois jours à partir de samedi. Des mesures commerciales sont déjà en place pour ceux qui veulent modifier leur voyage. Interrogés en sept jours, 80,5% des adhérents de l’UNAC ont répondu oui à la question : « devons nous apposer notre signature sur le projet d’accord collectif à durée déterminée de 4 ans ? ». Malgré le court délai et les modalités « un peu compliquées » du vote, la participation de 62,4% montre selon le syndicat un engagement important des PNC ; la grande majorité a vu dans ce projet « le maintien à l’identique de nos règles de rémunération, d’avancement (classe, échelon), de composition d’équipage, de congés, etc. », mais aussi les améliorations obtenues. Et si les adhérents ont bien identifié les « mesures moins populaires », ils ont aussi compris que « dans une négociation il y a avait forcément des contreparties », assure l’UNAC. Avant de souligner que le projet d’accord aurait « pu être amélioré » avec le soutien des deux principaux syndicats, SNPNC et UNSA-PNC : le syndicat rappelle avoir mené les négociations seul, regrettant au passage le projet présenté en juillet 2016 « qui ne comportait que des avancées (certes sur une durée courte mais un tien vaut mieux que deux tu l’auras) », toutes retirées après la grève. L’UNAC apposera donc sa signature sur ce document « qui, pour autant, n’aura pas valeur d’accord puisque nous ne sommes pas majoritaires ». Ce dernier point permet à l’UNAC à exposer les différentes pistes possibles pour la suite des négociations, sachant qu’Air France peut toujours décider unilatéralement des conditions de travail et de rémunération des PNC : l’idéal serait qu’un autre syndicat représentatif signe ce projet « car à (au moins) deux nous serions majoritaires et nos conditions de travail et de rémunération seraient sécurisées pour 4 ans ». Le préavis de grève du 18 au 20 mars déposé par « les mêmes syndicats qui ne l’ont pas négocié » laisse évidemment penser qu’ils ne le signeront pas. Autre solution, le recours à la loi El Khomri qui prévoit qu’un syndicat minoritaire peut faire valider un accord par voie de référendum auprès de l’ensemble des salariés concerné par cet accord (donnant donc à cet accord une valeur juridique). L’UNAC se dit « partagé » entre utiliser une possibilité de cette loi « que nous avons combattu » et le désir de voir un accord validé par et pour les PNC : il n’aime pas le principe de s’affranchir des syndicats représentatifs non signataires, mais rappelle que ces derniers « n’ont pas joué leur rôle en ne négociant pas jusqu’au bout préférant quitter la table... ». Le SNPNC et l’UNSA-PNC justement ont confirmé leur appel à la grève du 18 au 20 mars, un communiqué expliquant qu’il n’est « à ce moment plus question pour l’intersyndicale PNC  de nous rendre aux 5 dernières réunions, qui n’ont d’autre but que crédibiliser par notre présence l’ACG dégradé proposé par l’Entreprise (élaboré avec l’UNAC) et valider un projet Boost les yeux fermés ». Les syndicats majoritaires rappellent leur position : seul un « accord collectif non dégradé et très long » (plus de 5 ans ou à durée indéterminée) pourrait faire le poids face à un éventuel Boost, et ce à condition d’avoir « des clauses de protection extrêmement solides » vis à vis du projet de filiale à bas coûts. Ils soulignent avoir participé à des réunions avec la direction d’Air France les 9, 11 et 13 mars, mais parlent d’un « lynchage inédit » : un accord pire que celui proposé dans Transform 2015 (« dégradation à venir des compo-peq, abattement des jours OFF, déplafonnement à 85h, remise en cause de la RTT sur les mois à 31 jours, 9 rotations dégradées avec des temps d’arrêt réduits de moitié »), et la mise en place du projet Boost avec filialisation d’une partie de l’activité PNC « en mettant en place une compagnie dont les PNC seront nos concurrents directs dans 4 ans (dans 4 ou 5 ans, on comparera le coût des PNC AF et Boost et devinez quelles seront les conclusions... ». Pour le SNPNC et l’UNSA-PNC, la mobilisation de tous les PNC est essentielle car « jamais la menace n’a été aussi grande ». Air France a déclaré hier qu’elle continue de privilégier le dialogue social pour trouver des solutions de compromis. Il est actuellement trop tôt pour connaître l'issue des négociations et les conséquences de ce mouvement sur son programme de vols, mais elle précise que les vols Air France opérés par un avion d'une autre compagnie partenaire, dont HOP!, ne seront pas concernés par ce mouvement. Des mesures commerciales sont déjà en place : si vous souhaitez reporter votre voyage et êtes en possession d'un billet Air France, émis jusqu'au 13 mars inclus pour un vol effectué avec un avion Air France entre le 18 et le 20 mars, vous pouvez soit anticiper votre voyage du 15 au 17 mars inclus, soit reporter votre voyage après le 20 mars et jusqu'au 28 mars inclus. Vous pouvez également reporter votre voyage au-delà du 28 mars, changer de destination ou de ville d'origine, ou annuler votre voyage. Dans tous ces cas-là, la compagnie vous remettra un avoir valable un an sur les vols AIR FRANCE, KLM ou HOP!. Cet avoir n'est pas remboursable.