Le groupe aérien Lufthansa a présenté hier des résultats financiers annuels positifs, avec un bénéfice net à 1,77 milliard d’euros en hausse de 4,6% par rapport à 2015. Comprenant les compagnies aériennes Lufthansa, Austrian Airlines, Swiss International Air Line et la low cost Eurowings (plus désormais Brussels Airlines), le groupe a présenté le 16 mars 2017 des résultats montrant qu’il est « sur la bonne voie ». Malgré un chiffre d’affaires en recul de 1,2% à 31,66 milliards d’euros et un coût des grèves estimé à 100 millions d’euros, le groupe reste largement bénéficiaire, et voit en outre sa dette diminuer de 19,3% à 2,7 milliards d’euros. Son investissement en 2016 a reculé de 300 millions d’euros à 2,2 milliards (-13%), principalement en raison des retards dans les livraisons d'avions neufs ; en conséquence, la trésorerie disponible a augmenté de 36,5% à 1,1 milliard d'euros. Le dividende proposé de 50 centimes d’euro par action est inchangé. « Le Groupe Lufthansa continue de se développer avec succès », déclare Carsten Spohr, Président du Directoire du groupe et CEO de Deutsche Lufthansa AG. « Nous sommes de nouveau dans une position plus forte aujourd'hui que nous étions il y a un an. Et encore une fois, nous avons pu convaincre nos clients de la qualité et de l'attrait de nos produits et services ». Le dirigeant ajoute quand dans un environnement de marché très exigeant, « nous avons pu conserver des marges aux niveaux records de l’année précédente, grâce à des mesures cohérentes de capacités et de pilotage, et surtout grâce à nos réductions de coûts effectives. Sur la base de ce bon développement financier, tous nos secteurs d'activité se sont développés positivement sur leurs marchés respectifs. Et en développant nos coentreprises commerciales pour les compagnies de réseau, en acquérant totalement Brussels Airlines et en concluant l'accord global de leasing avec Air Berlin, nous avons également renforcé notre position stratégique ». Carsten Spohr prévient cependant qu’une nouvelle réduction des coûts en 2017 est « la seule façon de maîtriser la baisse des recettes unitaires et faire face à des dépenses plus élevées en carburant, tout en maintenant et en renforçant notre stabilité financière et nos capacités d'investissement ». L’activité transport de passagers, la principale du groupe de Star Alliance, a dépassé en 2016 « le résultat déjà satisfaisant de l'année précédente », avec un bénéfice opérationnel ajusté de 1,52 milliard d'euros (+1,5%), sur un chiffre d’affaires de 23,89 milliards (-2,5%). Ce dernier baisse en raison de la chute des prix des billets d’avion (-4,3%) et de l’effet des taux de change (-0,9%), malgré une augmentation du volume des ventes (+2,8%). Lufthansa a vu ses revenus diminuer de 4,1%, mais son bénéfice opérationnel ajusté gagne 28,8% à 1,13 milliard d’euros. Swiss a vu ses revenus diminuer de 1,6%, avec un bénéfice opérationnel ajusté en recul de 3,5% à 414 millions d’euros (elle reste cependant « la compagnie la plus rentable du groupe » avec une marge EBIT ajustée de 9,3%). Austrian Airlines a vu ses revenus progresser de 2,4%, et son bénéfice opérationnel ajusté gagne 11,5% à 58 millions d’euros. La low cost Eurowings a vu ses revenus augmenter de 7,9%, avec un bénéfice opérationnel ajusté en recul de 91 millions d’euros – « plus de la moitié des lacunes peuvent être attribuées aux coûts de démarrage et autres dépenses non récurrentes ». Parmi les autres activités du groupe, on retiendra Lufthansa Cargo qui a enregistré l’année dernière un recul de 11,5% de son chiffre d’affaires à 2,08 milliards d’euros ; l’activité fret affiche une perte opérationnelle ajustée de 50 millions d’euros, contre un bénéfice de 74 millions en 2015. Lufthansa Technik (activité maintenance) affiche un gain de 0,9% du chiffre d’affaires à 5,14 milliards d’euros, mais un bénéfice opérationnel ajusté reculant de 9,5% à 411 millions. LSG Group (catering) a vu son chiffre d’affaires gagner 5,7% l’année dernière à 3,19 milliards d’euros, avec un bénéfice opérationnel ajusté en hausse de 5,1% à 104 millions. Rappelons que le groupe Lufthansa a transporté l’année dernière 109,7 millions de passagers, un nouveau record (+1,8%). Le trafic en RPK était en hausse de 2,8% sur des capacités en SKO gagnant 4,6% principalement via l’utilisation de plus gros avions ; le coefficient d’occupation moyen à reculé de 1,4 point de pourcentage à 79,1%. Le rendement a perdu 5,0%. L’emploi au sein du groupe a gagné 3,0% pour s’établir à 124.306 salariés ; mais dans la seule activité passage, il a reculé de 1,7% à 54.308 employés. La flotte globale totalisait 617 avions au 31 décembre 2016 (17 de plus en un an), dont 350 chez Lufthansa, 89 chez Swiss, 81 chez Austrian Airlines, 78 chez Eurowings et 19 chez Lufthansa Cargo. 205 nouveaux avions sont attendus d’ici 2025, avec 130 options. Pour 2017, le groupe Lufthansa prévoit un résultat d’exploitation en légère baisse, avec une facture carburant progressant de 350 millions d’euros à 5,2 milliards d’euros. La réduction des coûts ne devrait pas suffire à compenser cette hausse ajoutée à la pression concurrentielle sur les prix du billet d’avion et la poursuite de la baisse de la recette unitaire à taux de change constant. La « croissance organique » des capacités dans l’activité passage doit atteindre 4,5%, les revenus devant en outre bénéficier de l’inclusion pour la première fois des résultats de Brussels Airlines, et dans une petite mesure de la location des avions d’Air Berlin.