La compagnie aérienne Lufthansa se dit prête à reprendre Air Berlin, à condition que l’actionnaire Etihad Airways et le gouvernement des Emirats Arabes Unis effacent sa dette. Le CEO de la compagnie nationale allemande a confirmé le 5 mai 2017 à HAmbourg l’intérêt porté par Lufthansa dans sa rivale privée, dont Etihad détient 29,2% du capital, tout en précisant la première condition d’une reprise : « le problème de la dette doit être résolu par le gouvernement d’Abou Dhabi », a déclaré Carsten Spohr après la présentation des résultats trimestriels du groupe. Air Berlin a accumulé une dette de 1,2 milliard d’euros, et d’autres obstacles se dressent avant une éventuelle reprise : sa structure de coûts en particulier selon le dirigeant, mais aussi les autorités de la concurrence en Allemagne et en Europe. Les deux transporteurs sont déjà liés par un accord qui a vu Air Berlin louer 38 de ses Airbus à la low cost Eurowings et à Austrian Airlines. La compagnie privée a affiché un déficit record de 782 millions d’euros pour l’année 2016, et une situation encore dégradée au T1 2017 (-293 millions d’euros) « dans le cadre de son changement de modèle d’affaires ». Elle va se concentrer sur le développement de son réseau long-courrier à partir des aéroports de Berlin-Tegel et de Düsseldorf. Le CEO de Lufthansa avait déjà précisé à ATW qu’en cas de reprise, les 75 autres avions d’Air Berlin rejoindront la flotte d’Eurowings, qui disposerait fin 2017 de 160 appareils – et « deviendrait profitable » dès l’année prochaine. Si une consolidation entre les deux principales compagnies allemandes ne semble pas poser de problème particulier au groupe rival IAG, la low cost Ryanair s’était en revanche déjà opposé farouchement à l’accord de location d’avions. Rappelons qu’Etihad Airways a annoncé vouloir passer en revue ses investissements dans d’autres compagnies aériennes, dans Air Berlin donc mais aussi dans Alitalia dont la faillite semble certaine à la fin de l’été.