Le syndicat de pilotes SNPL de la compagnie aérienne Air France a lui aussi émis des réserves sur la dernière version du projet d’accord sur Trust Together et le projet Boost, surtout sur les conditions du rééquilibrage promis par rapport à KLM. IL n’y aura pas d’autres négociations, affirme la direction. Après le SPAF minoritaire la veille, le syndicat majoritaire chez les pilotes de la compagnie nationale française (65% des voix) a commenté le 30 mai 2017 les amendements proposés par la direction au projet d’accord portant globalement sur le plan stratégique Trust Together. Le président du SNPL Philippe Evain explique dans le Figaro avoir « très envie » de parvenir à un accord, mais les amendements sont insuffisants : « des petites différences d'écriture au final ne corrigent pas les principaux problèmes posés par ce texte », surtout dans « sa partie la plus compliquée » qu’est le rééquilibrage annoncé entre Air France et KLM au sein du groupe. Les garanties promises en cas de non-respect des engagements, à savoir une pénalité reversée aux pilotes, ne sont pas du goût du SNPL : elle ne serait versée que jusqu’en 2022, avec un seuil de déclenchement inacceptable par le syndicat. La direction du groupe est « extrêmement timide » sur le sujet, affirme Philippe Evain qui « n'oublie pas quel est son objectif: c'est bien de mettre un coup d'arrêt au départ de l'activité hors de France ». Dans le projet d’accord présenté début mai et amendé dimanche, la direction d’Air France affirmait que le projet Boost permettra de réduire à l’horizon 2025 les capacités en SKO de KLM à 38,2% du groupe contre 41,7% actuellement, avec d'après La Tribune une garantie sur le nombre d’avions long-courrier dans la flotte de chacune (« si, par exemple, la flotte long-courrier de KLM est de 73 avions, celle d'Air France et de la nouvelle compagnie devra être de 120 appareils »). Le groupe s’est aussi engagé à ce que les heures de vol long-courrier Air France passent de 58,6% à 61% à l’horizon 2026. Le président du SNPL a déclaré qu’il serait « compliqué techniquement » d’arriver à une signature d’ici le samedi 3 juin, nouvelle date butoir fixée par Air France pour la signature du projet d’accord par les pilotes. La direction a exclu hier toute « nouvelle étape de négociation » avec les syndicats, le texte ne devant plus changer après « de nouvelles améliorations pour répondre aux demandes formulées par le Conseil du SNPL ». Rappelons que la future filiale à coûts réduits connue sous le nom de projet Boost vise des coûts opérationnels inférieurs à ceux d’Air France de 15% à 18% (via les PNC, pour lesquels 500 recrutements sont en cours – les pilotes seront sous contrat AF). Elle s’adressera aux « millenials », et son activité correspondra à 10% de celle de la maison-mère : 70% des lignes long-courriers seront reprises à AF, avec promesse qu’il s’agit uniquement de celles déficitaires, (des « routes ultra-concurrentielles avec un mix vers l’Asie, face aux compagnies du Golfe »), et les 30% restant seront de nouvelles destinations. Quant au moyen-courrier, il visera comme aujourd’hui à alimenter le hub d’Air France qu’est l’aéroport de Paris-CDG. Le développement de la flotte de Boost, qui comprendra à la mi-2021 18 avions sur le moyen-courrier et 10 pour le long-courrier (des Airbus A350-900), a déjà été détaillé : elle débutera ses activités avec six Airbus A321.