Le ministère de l’économie étudierait la possibilité de privatiser le gestionnaire des aéroports de Paris-CDG et Orly, avec des scénarios allant d’une vente totale rapportant 7 milliards d’euros à une vente partielle. Une décision est attendue à la rentrée. Selon les révélations de BFM le 26 juillet 2017, le gestionnaire des aéroports parisiens – dont l’Etat détient 50,6% des parts – suivra le même sort que ceux de Toulouse, Lyon, et Nice : la privatisation. Une décision déjà acquise et qui n’attend plus que les arbitrages sur l’ampleur du désengagement, avant le lancement du processus pour une conclusion en 2018. Quatre scénarios se dessinent selon les sources de la chaine économique, le ministre de l’économie étant en contacts constants avec l’Elysée et Paris Aéroport recevant désormais les conseils de « deux banques conseil (BNP Paribas et Goldman Sachs) ». Le PDG du groupe ADP Augustin de Romanet a déclaré mardi que « l’Etat n’avait pas arrêté de position à ce stade sur un éventuel désengagement ». Quatre scénarios sont à l’étude, dont le « plus lucratif » consiste à une vente des 50,6% du capital détenus par l’Etat, évalués à 7 milliards d’euros. Les candidats devraient « être capables de lancer une offre publique sur 100% du capital et donc financer une acquisition de 15 milliards d’euros » précise BFM, citant comme favori le groupe Vinci (déjà détenteur de 8% du capital d’ADP) qui « réfléchirait » à l’utilisation d’un consortium similaire à celui ayant déjà permis de s’emparer de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry pour 535 millions d’euros (avec Prédica, actionnaire à 5%, BFM citant également la Caisse des dépôts du Québec). Le nom d’Atlantia, vainqueur de la privatisation du gestionnaire de Nice-Côte d’Azur, circulerait également. Le deuxième scénario, une privatisation partielle, aurait les faveurs du PDG d’ADP : Agustin de Romanet préfèrerait que l’Etat conserve environ 30% du capital, ce qui limiterait les ambitions de Vinci au même niveau de contrôle. Mais cette vente se ferait selon BFM « par lots de 4% à 5% », un analyste expliquant le manque d’intérêt de cette solution puisque « n’importe qui pourrait les acquérir en bourse ». Entre ces deux solutions, BFM estime que les autres scénarios évoqués sont « peu réalistes » : privatiser en conservant la propriété foncière des aéroports de Paris (« pour éviter que le futur propriétaire ne favorise la spéculation immobilière au détriment de l’essor des aéroports ») ou scinder le groupe entre CDG et Orly afin d’en favoriser la concurrence. BFM rappelle que le président Emmanuel Macron avait déjà tenté de privatiser le gestionnaire des aéroports parisiens après les trois plateformes de province, quand il était ministre de l’Economie. A Bercy, Bruno Lemaire a déjà annoncé son intention de récupérer au moins 10 milliards d’euros via la vente des participations de l’Etat ; un objectif qui serait en grande partie achevé avec la privatisation compète du gestionnaire de Roissy et Orly. Mais il faudra changer la loi qui interdit à l’Etat de descendre au-dessous du seuil de 50% dans Paris Aéroport : l’occasion peut-être pour le gouvernement de rédiger une nouvelle loi de privatisation, qui engloberait aussi des sociétés telles qu’Engie ou EDF.