Publié le 1 mai 2024 à 00h03
SkyWork Airlines, prochaine disparition dans le ciel européen ?
Publié le 19 octobre 2017 à 07h00 par François Duclos
Les autorités suisses ont demandé à la compagnie aérienne SkyWork Airlines d’assainir sa situation financière d’ici la fin du mois, faute de quoi la suspension de sa licence entrainera l'arrêt des vols. La ligne entre Bâle-Mulhouse et Londres doit déjà être interrompue le 28 octobre.
La validité de l’autorisation d’exploitation de la compagnie suisse a été limitée au 31 octobre 2017 par l’OFAC (Office fédéral de l’aviation civile) lundi, une décision motivée par la situation économique de l’entreprise qui se trouve actuellement dans l’incapacité de faire face à ses engagements financiers pour la saison hivernale débutant à la fin du mois. L’exploitation des vols pourrait toutefois se poursuivre à condition que la compagnie retrouve dans l’intervalle une assise financière solide, précise l’OFAC dans un communiqué, rappelant que les entreprises de transport aérien sont tenues de lui démontrer que « l’état de leurs finances leur permet d’assurer en toute sécurité l’exploitation des vols ». Le régulateur précise que cela fait « quelques temps » qu’il avait resserré sa surveillance sur la capacité économique et financière de SkyWork Airlines, qui « en dépit des efforts consentis » a été incapable de fournir « des garanties financières suffisantes » pour l’horaire d’hiver 2017/2018.
SkyWork Airlines avait déjà annoncé au début du mois la suspension le 28 octobre de sa liaison entre Bâle-Mulhouse et l’aéroport de Londres-Ciy, inaugurée en juillet 2015 après le retrait de Swiss, en raison d’une baisse de fréquentation ; elle est en concurrence indirecte sur cet axe avec la low cost easyJet (Gatwick, Luton), British Airways (Heathrow) et Ryanair (Stansted). La compagnie expliquait qu’il « s’avère que ces vols ne peuvent être rentables, malgré des horaires idéaux pour les déplacements professionnels », la concurrence impliquant « une baisse continue des tarifs, donc des rendements (revenu par siège/kilomètre) ». En revanche, l’offre vers Vienne-Schwechat devait augmenter, avec la mise en place d’un "vol en W" (Berne – Vienne – Bâle – Vienne – Berne) mis en place le 29 octobre ; parallèlement, le nombre de liaisons entre Berne et Vienne passerait de quatre à six vols hebdomadaires, Vienne étant en outre desservie le dimanche aussi à partir de Bâle (une route inaugurée début septembre). Le déploiement de Saab 2000 de 50 places entrainerait une augmentation du nombre de sièges disponibles au départ de Berne. « Ce nouveau concept de vols en W réduit les coûts d’exploitation à l’EuroAirport, car cela évite d’y baser des équipages, des techniciens et des appareils », précisait alors SkyWork Airlines.
La compagnie suisse a donné sur son site quelques indices sur la suite des opérations : le système de réservation permet actuellement de réserver des vols durant l’horaire d’hiver, et il n'y a pas de changement concernant le plan de vol pour le mois d’octobre. Mais à la question « les réservations effectuées pour novembre ou au-delà doivent-elles être annulées ? », elle répond que « le client peut décider. Si le client annule son billet, les conditions générales de SkyWork Airlines s'appliquent. Veuillez noter que les conditions générales (CG) sont tributaires de la classe de réservation ». En cas d'annulation de vol par la compagnie aérienne, la législation européenne CE n ° 261/2004 s'appliquera. Et dans le cas où SkyWork Airlines « est en mesure de fournir, d’ici à fin octobre, une preuve solide de financement pour l’année 2018 », l'OFAC convertira l’autorisation d’exploitation limitée en une licence d'exploitation permanente (illimitée).
Basée à Berne, SkyWork opère trois Saab 2000 et trois Dornier 328 de 31 sièges sur un réseau de 18 destinations cet été.
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Nico777 a commenté :
19 octobre 2017 - 7 h 10 min
C’est ça de laisser prospérer des compagnies a bas couts tueuses. Arrêt définitif des subventions!! Et on verra celles qui tiendront le coup…
Alain45 a commenté :
19 octobre 2017 - 7 h 40 min
Surtout que SkyWork a des avions “motivants” et avec des capacités sans équivalent, au choix 31 ou 50 sièges ! WOW !
Avec ça on est hyper compétitif !
Jean-Luc a commenté :
19 octobre 2017 - 8 h 44 min
N’oublions pas que Berne est un aéroport régional… Devrait tenter un rapprochement avec Helvetic…
JMARC a commenté :
19 octobre 2017 - 7 h 25 min
Bjr, nous sommes tous responsables de la prolifération de ces sociétés car nous en sommes les premiers clients… Quand je vois les sites internet vendant leur marchandises en étant basées je ne sais où dans le monde sans payer un kopeck d’impôts et de social en France, j’ai envie de hurler mais Europe oblige, mondialisation (qui est la reconstitution de la France du 19ème siècle, où sont Tiers et Zola) oblige, on n’arrêtera jamais ce processus. Mais comme ce n’est pas de bon ton de critiquer nos belles institutions européennes et l’ultra-capitalisme, allons vers d’autres occupations…
A330-300 a commenté :
19 octobre 2017 - 8 h 53 min
+10000. Je partage Entièrement votre avis.
Pet a commenté :
19 octobre 2017 - 7 h 31 min
C’est ça aussi, le fait que des »investisseurs » mettent leurs billes ds un secteur concurrentiel et en attendent un retour rapide. Sans autre plan, ni vue.
Shngh a commenté :
19 octobre 2017 - 8 h 18 min
Merci JMarc je partage totalement votre avis !!!
Mikeworld a commenté :
19 octobre 2017 - 10 h 46 min
En economie il y’a deux options: l’option libérale plus ou moins encadrée et l’option soviétique où tout est protégé. La première est le modèle choisi par presque tous les pays au monde (y compris des pays communistes tels que la Chine), la seconde par des pays tels la Corée du Nord ou le Venezuela. On sait lesquels réussissent le mieux…
Le modele libéral implique que les entreprises doivent gagner de l’argent ou être suffisamment capitalisées pour soutenir des pertes. C’est une règle de base. En s’attaquant a un marché de niche, Skywork n’a, apparemment pas fait le bon choix. Aujourd’hui, comme depuis longtemps, la taille d’une entreprise ou la signature d’accords avec les plus grands (comme “feeder” par exemple) est déterminante dans le transport aérien.
C’est triste pour les salariés et les actionnaires, mais c’est aujourd’hui le seul moyen efficace connu pour que l’économie fonctionne.
Pet a commenté :
19 octobre 2017 - 19 h 27 min
Triste pour les salariés, soit.. les actionnaires sont souvent des gogos, parfois un peu cons, qui s’imaginent que le retour sur investissement est automatique quand bien vendu..
On leur promet des éléphants blancs et ils accourent comme des poulets, se faire plumer.
GUB a commenté :
19 octobre 2017 - 21 h 27 min
Je n’étais même pas au courant de l’existence de cette compagnie.