Lasse de ne pas trouver de locataire pour ses Airbus A380, la société de leasing Amadeo a décidé de lancer sa propre compagnie aérienne, équipée d’une flotte de superjumbos qui seraient utilisées par des compagnies telles qu’Expedia ou Airbnb. Selon The Telegraph du 27 novembre 2017, le CEO de la société de leasing basée à Dublin, Mark Lapidus, voudrait lancer cette nouvelle compagnie aérienne d’ici 2023, mais demandera son certificat de transporteur aérien dès l’année prochaine. Amadeo (ex Doric Air Lease) avait commandé 20 superjumbos en 2014, mais malgré des mois de négociations n’a pu trouver preneur. D’où l’idée de créer un nouveau modèle économique : les A380 et leurs équipages seraient mis à disposition des compagnies aériennes existantes mais aussi de sociétés « non traditionnelles » telles que Google, Expedia ou Airbnb, qui ne s’engageraient à acheter des blocs de sièges que pour des durées de deux à trois ans (moins longtemps donc que les baux traditionnels de huit à dix ans). Les passagers achèteraient leur billet par l'intermédiaire d'une autre compagnie, tandis qu'Amedeo opérerait le vol en utilisant son propre équipage de cabine, en adoptant le service de la compagnie cliente. « Les joint-ventures et les codeshares font que les passagers se sont habitués à acheter des billets avec une compagnie aérienne tout en sachant qu’ils voleront dans l’avion d’une autre », souligne Mark Lapidus dans le Financial Times. Il évoque des négociations « précoces » déjà lancées avec « un certain nombre de clients potentiels », y compris des entreprises non aéronautiques comme Airbnb « qui cherchent un moyen simple d'entrer sur le marché ». Son objectif : trois ou quatre gros client qui se « partageraient » les A380. En janvier dernier, il évoquait déjà le besoin pour l’Airbus A380 de trouver des « perturbateurs » du transport aérien comme la low cost Norwegian : « lorsque l'A380 est correctement configuré avec 600 à 700 sièges, il bat des records en termes de coûts unitaires plus bas que tout ce qui vole », déclarait-il à l'époque. Le CEO d’Amadeo a également souligné que les A380 n’étaient utilisés qu’environ 12 heures par jour en moyenne, au lieu des 18 qui seraient possibles en les déployant sur plus d’une route. Avant de reconnaitre l’obstacle que représentent les législations nationales : « faire voler un avion de Hong Kong à Londres, puis de Londes à New York va causer des problèmes ». Rappelons que Malaysia Airlines travaille déjà sur un projet de compagnie charter dédiée aux vols de pèlerinage, qui utilisera six Airbus A380 configurés avec 600 à 700 sièges.