Un syndicat portugais d’hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne low cost Ryanair, qui mène ce mercredi son troisième jour de grève en une semaine, veut lancer un mouvement à l’échelle européenne.

Le SNPVAC (Syndicat national du personnel de vol de l’aviation civile) représentant les PNC de la spécialiste irlandaise du vol pas cher basés au Portugal, a indiqué dans un communiqué que « les procédures nécessaires ont été engagées pour une grève européenne des membres d’équipage de Ryanair, contre les conditions de travail dans cette entreprise irlandaise ». Le syndicat souligne que des « représentants des syndicats allemand, espagnol et italien » participeront aujourd’hui à la conférence de presse, alors que les 360 PNC basés dans les aéroports portugais mènent leur troisième et dernier jour de grève dans le cadre du préavis déposé en février. L’impact des grèves de jeudi et dimanche dernier semble limité, le syndicat ayant évoqué dans RTE News cinq rotations annulées le jour de Pâques à l’aéroport de Porto, quatre à Lisbonne et autant à Faro.

Les pourparlers avec la low cost « ont été vains », souligne le SNPVAC qui a de nouveau dénoncé dans l’agence Lusa ses « défauts et illégalités », mais aussi les « pressions et menaces » faites dimanche aux membres d’équipage qui auraient refusé de voler au Portugal « pour remplacer leurs collègues en grève ». Ses revendications portent sur les conditions de travail « inférieures à la norme », en particulier concernant les processus disciplinaires ou les « menaces » en cas d’objectifs de vente non atteints, mais aussi sur les droits parentaux ou le rejet d’arrêts de travail justifiés par des médecins. Les PNC « réclament leurs droits fondamentaux, et même la menace ignoble de fermer les hubs portugais ne nous fait pas peur », conclut le syndicat qui appelle le gouvernement portugais à « intervenir immédiatement et imposer à Ryanair le respect de la souveraineté nationale et des lois portugaises ».

« Une vaste majorité des employés » n’a pas participé à la grève, a souligné Ryanair dans son propre communiqué, les passagers ayant pu être replacés sur d’autres vols. Elle dessert cinq aéroports au Portugal, et a déjà qualifié ces grèves de « totalement inutiles », le syndicat ayant selon elle a reçu un accord de reconnaissance signé et a accepté une rencontre à Dublin le 9 avril.

En attendant une officialisation des menaces de grève à l’échelle européenne, on retiendra que l’Autorité des conditions de travail (ACT) a annoncé qu’elle avait lancé une inspection à des activités de Ryanair au Portugal, pour évaluer les irrégularités signalées par le SNPVAC.

Depuis l’annonce par Ryanair en décembre 2017 de sa volonté reconnaître les syndicats externes dans les négociations collectives, une première en 32 ans d’histoire, des accords ont été signés en janvier avec le BALPA représentant les pilotes basés en Grande-Bretagne, et début mars avec l’ANPAC pour ses pilotes basés en Italie. Dans les autres pays européens, les négociations se poursuivent en Belgique, tandis qu’en Espagne les pilotes ont décidé d’aller en justice. Le CEO de Ryanair Michael O’Leary avouait début mars : « on ne fait pas beaucoup de progrès dans d’autres pays », répétant une nouvelle fois qu’il existait un risque de perturbation pendant les vacances de Pâques, en particulier en Irlande.

Ryanair : vers une grève européenne des PNC ? 1 Air Journal