La coentreprise entre le groupe Air France-KLM et les compagnies aériennes Delta Air Lines et Virgin Atlantic d’une part, et celle entre Delta et Virgin d’autre part, ont demandé l’autorisation de fusionner sans mentionner Alitalia, en cours de restructuration.

Le document déposé le 20 juillet 2018 auprès des autorités américaines, consulté par Flightglobal, précise que l’omission de la compagnie nationale italienne est due au fait que l’Etat mène actuellement sa restructuration selon les procédures de faillite, et que « sa future structure de propriété est incertaine ». Air France-KLM, Delta et Virgin Atlantic ajoutent qu’elles espèrent « mettre en place une coopération neutre à l’avenir » avec Alitalia. Quand les deux coentreprises avaient fait part de leur volonté de rapprochement l’année dernière en un accord de joint-venture unique sur le marché transatlantique, la compagnie italienne de l’alliance SkyTeam était encore intégrée au projet. Mais après sa quasi-faillite suite au retrait de l’actionnaire Etihad Airways, et la crise politique en Italie qui a retardé la finalisation de sa restructuration, Alitalia ne serait plus mentionnée dans aucun document promotionnel selon le site spécialisé. Elle avait rejoint la coentreprise Air France-KLM – Delta en 2010.

Les compagnies française, néerlandaise, américaine, toutes membres de SkyTeam, et Virgin Atlantic détiennent environ un quart du marché transatlantique, mais c’est la coentreprise Oneworld (American Airlines, British Airways, Iberia, Finnair) qui domine le marché anglo-saxon ; mieux la concurrencer est un des arguments avancés pour justifier la fusion des deux coentreprises, ainsi que la lutte contre les nouveaux entrants low cost (Norwegian, WOW air, Level). Les quatre compagnies aériennes sont également liés par un actionnariat commun : Delta détient 8% du capital d’Air France-KLM et 49% de celui de Virgin Atlantic – dans le capital de laquelle le groupe franco-néerlandais doit entrer à hauteur de 31%. Elles estiment que la réunion des deux coentreprises pourrait leur faire gagner 85 millions de dollars par an, et de mieux coordonner les horaires, les tarifs, le marketing et d’autres aspects commerciaux.

Rappelons que l’on ne saura pas avant octobre si et comment Alitalia sera vendue. La dernière tendance du gouvernement italien serait plutôt de conserver 51% du capital afin de préserver son « italianité », et mieux lutter contre Air Italy (ex-Meridiana et désormais soutenue par Qatar Airways). Lufthansa et easyJet sont toujours intéressées par des morceaux de la compagnie italienne, alors que l’Europe a lancé une enquête approfondie sur le prêt-relais de 900 millions d’euros consenti par l’état, et dont le remboursement est lui aussi reporté à l’hiver prochain.

AF-KLM et Delta continuent sans Alitalia 1 Air Journal