La compagnie aérienne Alitalia devrait dégager un bénéfice d’environ 2 millions d’euros au troisième trimestre, et sa trésorerie est en bonne voie pour lui permettre de rembourser le prêt accordé par l’Etat italien.

Luigi Gubitosi, un des trois commissaires placés à la tête de la compagnie nationale italienne, sous tutelle depuis mai 2017 après avoir frôlé la faillite, a déclaré le 27 septembre 2018 aux députés que son troisième trimestre « devrait se conclure avec un tout petit bénéfice : cela fait longtemps que cela ne s’était pas produit ». Au premier trimestre, Alitalia affichait une perte de 117 millions d’euros, contre -228 millions à la même période en 2017, et au second trimestre le résultat d’exploitation (Ebitda) devait être « à l’équilibre après une perte de 100 millions l’an dernier ».

Son collègue Stefano Pealeari a de son côté précisé que la trésorerie d’Alitalia compterait 770 millions d’euros à la fin de ce trimestre, proche des 900 millions d’euros du prêt relais accordé par l’Italie en 2017 – et qui doivent être remboursés d’ici la fin de l’année sous peine de foudres européennes. La durée de six mois ayant déjà été largement dépassée, une enquête approfondie a été lancée au début de l’été par la Commission européenne afin de déterminer s’il s’agit d’une aide d’état incompatible avec les règles de la concurrence.

Mise sous « administration extraordinaire » début mai 2017, suite aux refus des actionnaires dont Etihad Airwys de remettre la main à la poche en raison du rejet par les salariés d’un nouveau plan d’austérité, la compagnie de l’alliance SkyTeam a depuis vu sa privatisation reportée à plusieurs reprises, les seuls candidats restant cet été étant Lufthansa, easyJet (avec un consortium) et Wizz Air. Mais tout cela était avant la formation d’un gouvernement par le parti populiste 5 Etoiles et celui d’extrême droite la Ligue ; au mois de mai, ils se déclaraient convaincus qu’Alitalia ne doit pas seulement être sauvée, mais aussi relancée dans le cadre d’un « plan national stratégique » dans les transports qui « ne peut pas faire abstraction » d’un transporteur national « compétitif ». La recherche du ou des actionnaires prêts à investir jusqu’à hauteur de 49% au maximum dans Alitalia se poursuit.

Alitalia serait de retour dans le vert 2 Air Journal