La compagnie aérienne HOP! Air France va lancer une nouvelle restructuration notamment dans les services administratifs, qui devrait se traduire par la perte nette de 72 postes – et le passage au code AF sur tous les vols.

Selon les informations des Echos du 3 octobre 2018, le nouveau plan de restructuration de la filiale régionale d’Air France dévoilé le mois dernier par la CFDT, et vise comme les deux précédents à gagner en efficacité « en mettant fin à l’éparpillement des fonctions, hérité des trois compagnies régionales » Airlinair, Brit’Air et Regional qui avaient été fusionnées en 2015. Pour les 3000 salariés restant, cela devrait se traduire par la suppression de 120 postes dans les services supports administratifs, « dont 55 en région parisienne, 27 à Nantes, 23 à Morlaix et 4 à Clermont-Ferrand », tandis que 48 postes seront créés « dont 31 au siège nantais ». Les 72 postes perdus devraient selon le site économique faire l’objet d’un plan de départs volontaires « ouvert jusqu’à la fin 2019, ou via des reclassements au sein du groupe Air France ».

Ce déménagement des services centraux vers Nantes devraient entrainer une réduction de 15% des coûts administratifs, l’objectif pour HOP! restant un retour à l’équilibre financier « à l’horizon 2020-2021 ». Une source interne à la compagnie aérienne explique aux Echos : « Nous avons essayé de faire vivre un modèle éclaté, mais cela ne fonctionne pas ». Et les suppressions de postes sont à ajouter aux 126 transferts d’agents d’escale vers Air France dans les aéroports de Lyon et Nantes, déjà annoncés ; les deux compagnies ont des équipes distinctes sur place.

Si ces informations avaient déjà été dénoncées le mois dernier, la disparition du code A5 au profit du code AF sur tous les vols surviendra dès le 1er novembre selon Les Echos, qui cite un pilote : « nous allons devenir un simple sous-traitant d’Air France, qui louera nos appareils et nos équipes en ACMIavec le risque de voir la marque disparaître ». Pas du tout, réplique la direction, ce problème évoqué il y a plus d’un an ayant été tranché. L’affrètement d’appareils causés par le manque de pilotes (environ 70, estimait le  SNPL en janvier dernier) devrait lui aussi se résorber, au fur et à mesure de l’entrée sur le marché des navigants nouvellement formés. Le passage à du « tout code AF » simplifiera la gestion du programme de vol et génèrera des économies et des recettes supplémentaires « en augmentant les possibilités de correspondances dans les systèmes de réservation », assure la compagnie.

Et de mettre en avant une remontée du nombre d’avions utilisés par la filiale régionale, dont la flotte en propre devrait de nouveau progresser après être passée en trois ans de 82 à 54 appareils « exploités en propre, hors affrètement et avions de réserve ». L’objectif serait dix appareils supplémentaires d’ici 2020. Rappelons que la disparition des ATR (six ATR 42-500, deux 72-500 et six 72-600) a été annoncée au mois d’aout par le directeur financier d’Air France-KLM Frédéric Gagey, la flotte hétéroclite de HOP! héritée des trois compagnies régionales comprenant aussi des jets Bombardier et Embraer et devant être simplifiée.

Air France: HOP! poursuit sa mue dans la douleur 1 Air Journal