L’annonce par le groupe Aéroports de Paris (ADP) d’une prochaine augmentation de 2,957% des redevances aéroportuaires fait bondir les représentants des compagnies aériennes, qui demandent au contraire une baisse.

La FNAM (Fédération nationale de l’aviation marchande) a régi le 26 novembre 2018 à la proposition du gestionnaire des aéroports parisiens d’une augmentation des redevances de 2,957% « dont 1,98% lié à l’inflation », un total inférieur aux 3,23% autorisés par le CRE signé en 2015. La CSTA (Chambre Syndicale du Transport Aérien), et de la CSAE (Chambre Syndicale de l’Assistance en Escale), membres de la FNAM qui représente 95% du transport aérien français, soulignent dans un communiqué que dans le cadre du CRE « qui fixe le plafond d’évolution annuelle des redevances aéroportuaires » à CDG et Orly, les compagnies aériennes françaises et étrangères « viennent de rejeter à l’unanimité la proposition tarifaire d’ADP concernant les redevances aéroportuaires pour l’année 2019, soit 2,957% d’augmentation par rapport à 2018, intégrant les aéroports parisiens parmi les plus chers d’Europe ». Les associations rappellent que sur la période 2015-2017, ADP a augmenté son chiffre d’affaire aéronautique de 8%, soit une moyenne de 4% par an, « alors que le trafic passager n’a augmenté en moyenne que de 3% par an sur CDG et ORY ».

La FNAM souligne qu’au-delà de la fiscalité classique des entreprises, le transport aérien est soumis « à de nombreuses taxes et redevances spécifiques ». L’accumulation de ces charges, qui pèsent sur les transporteurs nationaux et les passagers, « entraîne une perte de compétitivité du pavillon français ». Et de rappeler que les compagnies aériennes françaises sont « plus exposées à l’accumulation des coûts et des contraintes franco-françaises » car elles subissent ces charges pour tous les vols au départ de leurs bases contrairement à leurs concurrents pour lesquels la France n’est qu’un marché parmi d’autres.

  • Plus de 20 taxes, redevances et prélèvements spécifiques au transport aérien, soit 4,8 milliards d’euros en 2017,
  • Des charges aéroportuaires, conjuguées à l’inflation, qui augmentent plus que le trafic, avec +130% depuis 2000 soit +5,7% par an en moyenne, là où le trafic a augmenté en moyenne de 3% par an,
  • Des coûts de sûreté aérienne, entièrement financés par le secteur, multipliés par 6 depuis 2000, pour plus de 1,1 milliard d’euros.
  • Taxe Carbone payée par les compagnies aériennes françaises. Depuis 2013, les compagnies aériennes françaises de la FNAM contribuent au titre du Système d’Echange de Quotas d’Emission de gaz à effet de serre (EU-ETS) mis en place par l’Union Européenne, pour tous les vols intra-Europe. Cette taxe est considérée comme une taxe carbone en lien avec les émissions de gaz à effet de serre.

L’augmentation proposée par ADP intervient alors que sa privatisation approche, et que le groupe mène des investissements de 800 millions d’euros en 2019 (après 700 millions cette année) notamment pour le bâtiment de jonction entre les terminaux Sud et Ouest à l’aéroport d’Orly, qui a été en partie inauguré en avril dernier. Rappelons qu’au premier semestre 2018, le groupe ADP affichait un chiffre d’affaires consolidé en hausse de 3,0% hors intégration de TAV Airports et d’AIG, et un résultat net progressant de 26,9%.

ADP : la hausse de 3% des taxes ne plait pas aux compagnies aériennes 1 Air Journal