Décembre clôt une année particulièrement dynamique dans les aéroports français d’après la DGAC, avec une hausse annuelle du trafic de +5,2%, un résultat d’autant plus significatif qu’il fait suite à une année de forte expansion (+6,1% en 2017). Les lignes intérieures battent un record d’affluence établi en 2000.

Dans un « climat national plus incertain », le transport aérien demeure selon les statistiques de la Direction général de l’aviation civile « favorablement orienté » en décembre 2018, avec une progression du trafic toujours très solide (+5,1%) mais en léger repli en rapport aux derniers mois. Le marché intérieur termine l’année avec une croissance de +3,2% du trafic en décembre ; une nouvelle fois, ce sont les lignes transversales en Métropole qui font montre d’un dynamisme très soutenu (+13,1%) alors que pour les liaisons radiales, le retournement de tendance dessiné le mois dernier se confirme (-2,5%). Sur l’ensemble de l’année, en gagnant plus d’un million de voyageurs, le trafic intérieur progresse de +3,4% et bat son record d’affluence datant de 2000. Cet essor cependant s’accompagne d’une accentuation des tendances contraires entre ses différentes composantes : si les liaisons transversales et celles reliant la Métropole aux Outre-mer progressent de +10%, les liaisons métropolitaines desservant Paris se replient de -1,7%.

Le trafic international en France conserve en décembre un fort dynamisme (+5,7%). L’Amérique (+8,2%), et plus singulièrement l’Atlantique Nord (+11,0%), reste la région à connaître la plus forte hausse de son attractivité ; la croissance ralentit en revanche ce mois-ci sur l’Asie (+3,4%) alors qu’Europe (+5,7%) et Afrique (+5,5%) affichent des croissances intermédiaires. Concernant les destinations majeures, plusieurs de celles-ci affichent à nouveau une croissance à deux chiffres (Brésil 23,3%, Sénégal +15,7%, Tunisie +11,9%, États-Unis +11,6% mais également Maroc, Turquie… ) ; parmi les destinations en recul, les Émirats Arabes Unis (-2,1%) rejoignent ce mois-ci l’Algérie (-4,5%).

Sur l’ensemble de l’année, le trafic international progresse de +5,6% et frôle le cap des 140 millions de passagers, avec une hausse variant de +7,2% avec l’Amérique à +5,4% avec l’Europe qui, avec deux tiers du trafic international, reste la zone d’échange privilégiée. Parmi les principaux partenaires aériens, la Tunisie (+15,7%) confirme son net redressement pour la seconde année consécutive ; Brésil (+12,4%) et Turquie (+11,5%) réussissent également un puissant renversement de tendance alors que l’Algérie est la seule destination à afficher une tendance à la baisse (-3,2%). L’Espagne (+6,8%) reste le premier partenaire aérien de la France, suivie par le Royaume-Uni (+0,3%) avec lequel le niveau trafic est demeuré stable.

Côté compagnies aériennes, la fragilisation de la position des opérateurs français (+1,8%) vis-à-vis de leurs concurrents (+8,0%) s’accentue à nouveau en décembre avec un différentiel de croissance atteignant -6,2 points, soit l’un de ses pires niveaux de l’année ; sur l’ensemble de l’année, ce différentiel s’établit à -4,5 points en 2018, contre -3,6 points en 2017. En terme de parts de marché, l’effritement  de la position du pavillon national s’établit en 2018 à -1,0 point tant en nombre de passagers qu’en passagers kilomètres transportés (PKT), soit à un rythme légèrement plus soutenu qu’en 2017 (respectivement -0,8 et -0,6 point) ; pour la première fois, la part des opérateurs étrangers sur le marché national franchit le seuil des 20% de pénétration du marché intérieur en nombre de voyageurs alors qu’en PKT, les transporteurs tricolores maintiennent de justesse (50,8%) leur part majoritaire sur l’ensemble du trafic.

Côté aéroports, les dix plateformes majeures enregistrent une hausse de leur fréquentation en décembre mais avec des fortunes assez contrastées. À Paris, CDG (+3,7%) devance légèrement Orly (+2,0%) ; pour chacun, il s’agit de la moins bonne performance mensuelle du semestre. En région, c’est Beauvais, dont le rebond s’intensifie, qui affiche la plus forte progression, devant Nantes (+12,7%), Bâle-Mulhouse (+11,7%) et Bordeaux (+9,8%). À l’inverse, Toulouse (+0,7%) est le seul terrain à connaître un certain essoufflement de sa croissance. En « vision annuelle », Nantes (+12,9%) demeure pour la seconde année consécutive la plateforme la plus dynamique, avec une nouvelle croissance à deux chiffres ; la hausse d’activité demeure également très vive à Bordeaux (+9,3%), Bâle-Mulhouse (+8,8%) et Lyon (+7,4%), les autres grands aéroports en région progressant de manière homogène aux alentours de +4,0%. À Paris, CDG (+4,0%) franchit  pour la première fois le cap des 70 millions de passagers et fait un peu mieux qu’Orly (+3,4%), une performance obtenue pour chacun des deux terrains, plus particulièrement grâce à des résultats meilleurs sur le second semestre.

Côté régularité, l’année s’achève sur une bonne note avec un rétablissement certain des indicateurs : le taux des vols retardés de plus d’un quart d’heure au départ s’élève à 29,4 %, soit 5,3 point de moins qu’en  décembre 2017; le retard moyen au départ (tous vols confondus) s’établit à 16,5 minutes, soit 2,2 minutes de moins qu’en 2017. Appréciée sur une période de douze mois, la réelle embellie du dernier trimestre permet d’atténuer une situation qui malgré tout se sera dégradée sur l’année (progression du nombre des vols retardés de 2,8 points, augmentation du retard moyen de 1,9 minute entre 2017 et 2018).

Côté mouvements aériens, l’intensification du nombre de mouvements contrôlés en France métropolitaine observée ces derniers mois se poursuit en décembre (+6,2%). Outre la forte dynamique  des survols du territoire (+8,1%),  la tendance s’étend également aux vols touchant les aéroports métropolitains (+4,4%), et plus particulièrement ce mois-ci sur les mouvements intérieurs (+5,9%).

Trafic aérien en France : +5,2% en 2018 1 Air Journal