En grandes difficultés financières, Jet Airways a cloué à deux reprises des avions cette semaine. Pour ne rien arranger, ses pilotes, qui réclament le paiement d’arriérés de salaires, menacent de faire grève.

Aux prises avec une dette de plus de 1 milliard de dollars, Jet a du mal à rester en vie. Elle a retardé ses paiements aux banques, aux fournisseurs, aux pilotes et aux bailleurs d’avions, dont certains ont commencé à annuler leurs contrats de location avec la compagnie aérienne. Uniquement cette semaine, ses difficultés l’ont contrainte à immobilier un total de 13 avions. Dans un communiqué publié mardi dernier annonçant de nouvelles immobilisations d’appareils, la compagnie a annoncé qu’elle « s’engageait activement » auprès des prêteurs pour obtenir de nouvelles liquidités et souhaitait « minimiser les perturbations ». Mais d’après un média local Moneycontrol, les bailleurs de Jet Airways ont offert 50 Boeing 737 de la nouvelle génération à SpiceJet, y compris pour des contrats de location à court terme d’une durée allant jusqu’à trois ans. Ces immobilisations ont bien sûr entraîner l’annulation de centaines de vols de Jet Airways, certains à la dernière minute, laissant des milliers de passagers en rade.

Jet Airways est également confrontée à la pression de ses nombreux pilotes qui n’ont pas été payés à temps, les syndicats de pilotes  menaçant d’interrompre leur travail si les salaires ne leur parviennent pas bientôt. « Les pilotes arrêteront de piloter des avions à partir du 1er avril 2019 si l’entreprise ne verse pas les salaires dus et ne prend pas de décisions concrètes », a déclaré un porte-parole de la National Aviator’s Guild, un syndicat de pilotes. Au total, la compagnie aérienne privée indienne, étranglée par une dette d’un milliard de dollars et qui emploie plus de 20 000 personnes, a dû immobiliser 78 de ses 119 avions après avoir omis de payer prêteurs et bailleurs d’aéronefs. Parmi les appareils bloqués, citons aussi 5 Boeing 737 MAX 8.

Jet Airways avait précédemment envisagé un plan de sortie de sa pire crise depuis 25 ans, nécessitant une infusion massive de fonds dans la compagnie aérienne. Mais, la compagnie aérienne partenaire Etihad Airways, son dernier recours, a décidé de ne pas injecter de nouveaux capitaux, car elle ne sera pas autorisée à devenir un actionnaire majoritaire en raison des conditions de l’investissement direct à l’étranger en Inde. Selon les médias, Etihad Airways n’était non seulement pas disposée à accepter le plan de résolution proposé pour Jet Airways, mais offrait à son principal prêteur, la State Bank of India (SBI), la possibilité d‘acquérir sa participation de 24% dans Jet Airways. Sans accord conclu, Etihad, pourrait aussi envisager de sortir du capital, selon les analystes. «Si Etihad se retirait, Jet Airways devrait chercher un nouveau partenaire dans quinze jours. La compagnie aérienne indienne, qui a fait défaut sur ses prêts en décembre, a 15 jours pour être renvoyée devant le Tribunal national du droit des sociétés (NCLT) en vertu du Code de l’insolvabilité et de la faillite (IBC) », a indiqué un rapport.

Jet Airways aux abois : avions cloués au sol, pilotes en grève 1 Air Journal