La compagnie aérienne Alitalia a vu son trafic long-courrier augmenter de 2,7% en février, 15eme mois consécutif de hausse des revenus passagers. Mais elle a dû annuler 95 vols hier principalement sur des lignes domestiques, lors d’une grève de quatre heures des employés de tous les secteurs de l’aérien qui a également affecté Air Italy.

Les résultats de février 2019 présentés par la compagnie nationale italienne sont partiels, se concentrant sur deux secteurs seulement, avec une « forte croissance » du nombre de passagers (+2,7%) et des revenus (+1,2%) sur le long-courrier par rapport au même mois l’année dernière. Les revenus liés au secteur du fret ont également montré des « résultats positifs » avec une augmentation de 4,9% par rapport à février de l’année précédente.

Les résultats obtenus sur les liaisons intercontinentales « ont contribué au total des revenus », permettant à Alitalia de rapporter en février le quinzième mois consécutif d’augmentation des revenus des passagers. La croissance enregistrée en février de cette année doit être comparée au même mois en 2018, quand la compagnie italienne avait annoncé une augmentation de ses revenus de 8,2% par rapport à février 2017.

Aucun détail n’est fourni sur l’activité moyen-courrier d’Alitalia en février. C’est ce secteur qui a été touché lundi lors de la grève menée de 10h00 à 14h00 suivie par les pilotes, le personnel de cabine, les bagagistes et les employés de la maintenance, du catering et du contrôle aérien. Parmi les aéroports affectés par l’annulation de 85 vols (sur les 550 prévus) figuraient Paris-CDG, Bruxelles, Londres, Francfort, Tel Aviv ou Moscou, mais l’impact s’est fait surtout sentir sur les routes intérieures. Chez Air Italy, la grève a été lancée pour 24 heures mais la compagnie privée n’a pas publié de liste de vols annulés, soulignant seulement que le service minimum est de rigueur sur certaines lignes. Les syndicats réclament « des réglementations contre le dumping social, un seul contrat national de négociation collective pour l’ensemble du secteur, et le développement et la croissance pour Alitalia », a souligné l’UIL, tandis que le FILT-CIGL dénonce « la désintégration du secteur ».

Ce conflit arrive alors que la présentation du plan de sauvetage d’Alitalia a été reportée au 21 avril. Le ministre des transports Danilo Toninelli a affirmé hier que le dossier est « dans la dernière ligne droite », ajoutant que « si tout se passe comme je le pense, non seulement nous sauverons Alitalia pas avec de l’argent public mal placé comme cela a été fait depuis des années, mais nous la relancerons avec des partenaires dont le métier est de faire voler des avions ». Gianfranco Battisti, dirigeant de Ferrovie dello Stato (FS) qui mène le processus de reprise de la compagnie nationale italienne placée sous « administration extraordinaire » depuis mai 2017, a confirmé que le plan sera prêt « avant Pâques ». Même si après le renoncement d’easyJet annoncé la semaine dernière,  il ne compte plus officiellement que Delta Air Lines comme volontaire pour secourir Alitalia – dans les conditions imposées par le gouvernement. La compagnie américaine a confirmé que les négociations se poursuivaient avec « son partenaire de longue date » (dans l’alliance SkyTeam et dans la coentreprise transatlantique avec Air France-KLM).

Une autre possibilité concerne Lufthansa, qui n’a pas fait d’offre mais exigeait un plan de licenciements drastiques – ce que le gouvernement italien a refusé jusque là. Rome aurait par ailleurs selon Il Sole 24 Oro contacté les chantiers navals Fincantieri pour prendre une « petite partie » du capital de la compagnie italienne, aux côté des 30% a priori proposés par FS, et des 15% jusque là envisagés par Delta ; une « compagnie aérienne chinoise » aurait également approché le gouvernement, sans plus de détail.

Alitalia entre croissance et grève 1 Air Journal