La compagnie aérienne Air Caraïbes et la low cost long-courrier French bee ont terminé l’année 2018 dans le vert, avec une forte croissance du trafic passager. Le premier Airbus A350-1000 français entrera en service le 16 décembre chez Air Caraïbes.

Groupe Dubreuil Aéro, qui anime le pôle aérien du groupe familial Dubreuil, a présenté le 11 avril 2019 les résultats de ses deux filiales, ainsi que leurs perspectives de développement. Air Caraïbes « continue à progresser dans son marché et à délivrer des résultats positifs, bien qu’impactés par l’augmentation du pétrole » : elle a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 481,63 millions d’euros, en forte hausse de 10,9% par rapport à l’année précédente. La compagnie enregistre un résultat net de 10,43 millions d’euros – après impôts, intéressement et participation – à comparer aux 12 millions d’euros réalisés sur 2017. Au titre de l’intéressement et participation de 2018, Air Caraïbes va pouvoir distribuer 2,07 millions d’euros aux 1033 « collaborateurs éligibles » cette année. Par ailleurs, les 415 salariés qui ont également choisi d’être actionnaires de leur entreprise percevront, en complément, un dividende qui sera versé lors de la prochaine Assemblée Générale en juin, précise le communiqué du groupe.

Air Caraïbes a transporté en 2018 sur l’ensemble de ses routes 1.614.373 passagers, soit une « progression significative » de 7% par rapport à 2017. Malgré une hausse de la capacité en sièges, le coefficient d’occupation s’est encore amélioré pour atteindre 85,9% en 2018, contre 84,2% l’année précédente. Le réseau long-courrier a tiré la croissance de la compagnie avec 1.264.310 passagers (+11,5% par rapport à 2017), « alors que le périmètre des routes n’a pas varié l’année passée ». Cette croissance s’explique par une augmentation sensible du coefficient d’occupation, « notamment sur le cœur de réseau Antilles » où les deux lignes Paris/Guadeloupe et Paris/Martinique atteignent désormais respectivement une occupation à 90% et de 90,2%. « Ces progressions sont d’autant plus notables que la Compagnie a dû faire face à l’arrivée d’un quatrième concurrent – Level – à l’été 2018 », souligne le Groupe Dubreuil. A la fin de l’année, Air Caraïbes est d’ailleurs passée en première position sur la route Paris – Fort-de-France avec 36% de parts de marché, et a conforté sa 2ème place sur Paris – Pointe-à-Pitre avec 32% de parts de marché. Vers la Guyane, le marché transatlantique s’est également montré « très tonique » avec une augmentation de près de 11% du trafic sur 2018 ; une dynamique « qui a profité à la compagnie » dont la fréquentation a progressé de 10%.

Sur le réseau régional, le programme des vols d’Air Caraïbes a été « ajusté » pour optimiser les fréquences et repositionner les vols sur les créneaux les plus sollicités. Une action qui a porté ses fruits en permettant d’augmenter le coefficient d’occupation du réseau inter-îles, à 64,6% en 2018 contre 63,2% en 2017, « tout en améliorant les performances financières des lignes pour en réduire les pertes ».

Air Caraïbes et French bee se portent bien 1 Air JournalCôté flotte, Air Caraïbes prendra livraison le 26 juillet prochain de son troisième Airbus A350-900. Identique en tous points aux deux premiers livrés en février et mars 2017, il accueillera 18 passagers en classe Affaires, 45 en Premium et 326 en Economie (389 sièges), et sera « positionné en priorité » vers Cayenne. Ce nouvel appareil portera donc la flotte d’Air Caraïbes à 9 appareils gros-porteurs (elle opère actuellement deux A330-200 et quatre A330-300, ainsi que pour les dessertes dans les Antilles quatre ATR 72-500 et -600) et lui permettra d’accompagner la croissance du marché.

Comme pour l’A350-900, Air Caraïbes sera également compagnie française de lancement pour l’A350-1000. Plus long de 7 mètres, cet appareil pourra embarquer 429 passagers, dont 24 en classe Affaires, 45 en Premium et 360 en Economie. « Mis en ligne » le 16 décembre prochain, le MSN65 immatriculé F-HMIL sera positionné sur le réseau Antilles « où les volumes sont les plus forts ». Grâce à ce « nouveau fleuron des usines Airbus », Air Caraïbes explique qu’elle profitera d’une efficacité encore améliorée avec une baisse du coût au siège de 6% par rapport à la version -900. Le client y retrouvera, lui, « tous les atouts de confort déjà plébiscités sur la première version de l’A350 XWB – et notamment la luminosité de la cabine et le sentiment d’espace lié au diamètre exceptionnel du fuselage, le silence inégalé aujourd’hui en vol et toujours le traitement spécifique du circuit d’air qui permet notamment de diminuer la fatigue du voyage ».

Le réseau régional n’est pas en reste puisqu’une nouvelle livraison est prévue en décembre prochain pour ajouter en liste de flotte un 3ème ATR 72-600 flambant neuf. La compagnie aura ainsi achevé le renouvellement total de ses ATR à la fin de l’année.

Air Caraïbes et French bee se portent bien 2 Air JournalUne adoption rapide de French bee

Lancée en 2016, French bee, première compagnie française low cost long-courrier, a « poursuivi son plan de vol et sa logique de développement mesuré », qui lui permet d’abord de consolider ses positions avant d’élargir son champ d’action : après La Réunion en 2017, French bee a ouvert l’année passée son réseau sur le Pacifique (Tahiti via San Francisco). Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 147 millions d’euros sur 2018, un volume doublé par rapport à 2017 où la compagnie avait atteint 69 millions de chiffre d’affaires, et a « trouvé son équilibre » avec un résultat opérationnel à 0,1 million d’euros. Le trafic passagers a lui aussi été multiplié par deux, et s’établit à 396.224 passagers sur 2018. L’année dernière aura selon le Groupe Dubreuil « permis la validation du modèle » de French bee, et l’acceptation par les passagers « d’un nouveau mode de voyage sur le long-courrier, totalement à la carte ».

Sur le réseau océan Indien, French bee a transporté 278.970 passagers en 2018 contre 131.839 l’année précédente sur simplement 6 mois d’opérations. Le coefficient d’occupation de la route a progressé sur la période, de 83% à 85%. La compagnie a pris l’année passée la place de 3ème transporteur sur la route, avec 19% de parts de marché ; « dans le même temps French bee aura contribué à faire considérablement grandir le marché Métropole/Réunion dont la croissance s’affiche à 12,8 % sur 2018 ».

La nouvelle route reliant Paris-Orly à Papeete-Faa’a via San Francisco « a rencontré le même succès » que celle vers La Réunion : en 7 mois d’activité en 2018, French bee a transporté 117.254 passagers sur l’ensemble du réseau Pacifique, le coefficient d’occupation sur la route atteignant 79%. Sur la ligne Paris-Papeete, French bee « a réussi la performance de se positionner directement à la 2ème place » avec 35% de parts de marché, un point derrière Air Tahiti Nui. L’ouverture du territoire polynésien à la concurrence a permis une croissance sans précédent du trafic international à +10,4% en 2018.

French bee prendra livraison en juin prochain d’un troisième A350-900 neuf, configuré pour accueillir 35 passagers en classe Premium et 376 en Economie (411 sièges au total), tandis que son A330-300 sera rétrofité en trois classes et intégré à la flotte d’Air Caraïbes. La low cost long-courrier opèrera alors « 3 gros porteurs parfaitement identiques, lui permettant d’optimiser encore son modèle pour le rendre plus simple et plus efficace ». La Réunion bénéficiera de 10 fréquences hebdomadaires opérées en A350-900, et French bee proposera également 3 fréquences par semaine sur le réseau Pacifique « sauf en période de très basse saison ».

Jean-Paul Dubreuil, Président de Groupe Dubreuil Aéro, a déclaré : « notre groupe familial est inscrit dans le Transport Aérien depuis maintenant 45 ans et, je le souhaite, encore durablement. Groupe Dubreuil Aéro continue à s’engager sur des niveaux d’investissements importants pour donner les moyens à Air Caraïbes et French bee de se démarquer, chacune dans leur marché, en leur permettant notamment de bénéficier d’une flotte moderne, confortable et efficace ». Marc Rochet, Directeur Général de Groupe Dubreuil Aéro, a ajouté : « 2018 aura été une bonne année pour les deux compagnies du Pôle Aérien du Groupe qui ont fait preuve de dynamisme pour continuer à séduire et fidéliser leurs clients dans des marchés de plus en plus concurrentiels. Le professionnalisme des équipes et l’engagement de chacun doit nous permettre de continuer à progresser et de nous faire préférer. Nous sommes également attentifs aux opportunités de croissance dans des zones où nous avons pleine légitimité d’opérer ».

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