Ce 31 mai a été désigné Journée internationale du Personnel Navigant Commercial (International Flight Attendant Day), mais s’il est généralement fêté par les compagnies aériennes comme Air France ou American Airlines, leur statut fait l’objet de tensions dans l’hexagone, en Europe ou aux Etats-Unis.

Les syndicats français d’hôtesses de l’air et de stewards ont bien lancé il y a quinze jours une menace de grève en cas d’atteinte à leur caisse de retraite lors de la réforme voulue par le gouvernement, l’horizon reste pour l’instant dégagé. Et en ce vendredi qui leur est dédié, les plus de 14.000 hôtesses et stewards Air France qui « accompagnent nos clients aux quatre coins du monde, leur font vivre une expérience de voyage exceptionnelle tout en assurant leur sécurité à bord », se sont vu souhaiter « un bon vol et une belle journée ». Sur l’autre rive de l’Atlantique, American Airlines en a fait de même pour ses 28.261 PNC, rappelant qu’elle reçoit plus de 130.000 candidatures chaque année : « nous sommes extrêmement reconnaissants envers nos agents de bord », a déclaré Jill Surdek, VP Flight Service, et « nous célébrons la passion, les compétences et les contributions des membres de notre équipe qui font d’American un endroit où il fait bon travailler ».

Journée internationale des PNC : un ciel pas vraiment clair 2 Air Journal

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Mais ces mots doux envers les PNC sont loin de résonner partout, comme par exemple chez la low cost Norwegian Air Shuttle qui vient d’annoncer la suppression des pauses dans l’espace de repos des Boeing 787 Dreamliner pour ses hôtesses et stewards sur les vols de moins de neuf heures. Draps et oreillers ont été supprimés, et il est interdit d’y apporter les siens – ou d’utiliser le crew bunk sans eux, a précisé Norwegian ; une mesure d’économie alors que la compagnie aérienne a des difficultés financières, mais qui n’a pas (encore ?) déclenché de mouvement social.

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Et aux USA, un groupe de 73 représentants démocrates a écrit à Delta Air Lines pour lui demander de mettre fin « immédiatement » à ses manœuvres d’obstructions empêchant les PNC ainsi que les agents au sol de rejoindre le syndicat IAM (International Association of Machinists and Aerospace Workers). La campagne d’affichage « Don’t risk it, don’t sign it » (ne prenez pas de risque, ne signez pas) lancée en mai par la compagnie aérienne dans les locaux des employés avait d’abord provoqué la dérision, surtout quand elle conseillait aux employés de dépenser leur argent en jeux vidéos ou dans des évènements sportifs plutôt que pour une cotisation syndicale. Le sénateur Bernie Sanders a en particulier rappelé que le PDG Ed Bastian gagnait 22 millions de dollars par an quand certains des employés en question « ne touchaient que 9 dollars de l’heure » – la compagnie parle du double pour un débutant au sol. Le responsable des communications chez Delta Anthony Black a déclaré à ATW : « nos employés bénéficient de la meilleure rémunération totale du secteur, y compris du programme de partage des bénéfices le plus lucratif au monde. Ils veulent et méritent les faits, et nous respectons le droit de nos employés de décider si un syndicat leur convient ». Le salaire des PNC pourrait atteindre 74.000 dollars après 12 ans de carrière, a-t-il précisé. Ce à quoi James Carlson, coordinateur adjoint des compagnies aériennes chez IAM, a répondu que cette campagne « n’était que la partie visible de l’iceberg d’une campagne anti-syndicaliste coordonnée menée depuis des années chez Delta ».

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