La compagnie aérienne Tunisair a supprimé environ 200 vols par mois entre le 1er juin et le 15 septembre 2019, en fonction de la disponibilité de sa flotte et de la rentabilité de certaines routes. Les destinations « à forte communauté tunisienne » seront épargnées.

Selon un communiqué de la compagnie nationale basée à l’aéroport de Tunis-Carthage, les 10% des voyageurs affectés par cette modification du programme de vols été 2019 seront replacés sur d’autres vols « dans les mêmes tranches horaires ». La suppression des fréquences, qui représentent 172.000 sièges, est nécessaire selon Tunisair pour s’adapter à la flotte disponible, qui comptera 25 avions (dont cinq pris en leasing, un réservé aux vols de pèlerinage et un autre réservé au remplacement en cas de panne ou à des renforts ponctuels). Les annulations ne toucheront pas les destinations où il y a une importante communauté tunisienne à l’étranger, ni les lignes touristiques traditionnelles ou les vols charter.

Les fréquences supprimées ont été choisies en fonction de critères tels que « la rentabilité et les taux de remplissage », ainsi que de la disponibilité d’autres vols le même jour ; précise Tunisair. Elle « œuvre à réutiliser progressivement les avions en maintenance technique, pour couvrir la demande aux niveaux des marchés traditionnels », ajoute son communiqué. Les lignes entre les aéroports de Sfax ou Tozeur et Paris-CDG seront « toujours opérationnelles durant l’été », assure la compagnie,

Lors de différentes interviews à la radio, le PDG de Tunisair Elyes Mnakbi a expliqué que ces mesures visaient avant tout à minimiser les retards, qui feraient perdre dix milliards de dinars à la compagnie y compris « en remboursement des passagers ayant attendu plus de quatre heures ». Le dirigeant espère pouvoir éviter durant la saison estivale « 60 à 70% des retards », affirmant au passage que Tunisair a battu un record de ponctualité et de régularité des vols pendant le mois de Ramadan 2019, avec un taux de 85% de vols à l’heure.

Parmi les autres causes de suppression de vol cet été figurent également un manque de rentabilité sur l’Afrique : « ils ne rapportent pas de gains et ne couvrent pas leurs coûts. Nous enregistrons une perte de 100 milliards ; sans ces vols nous réaliserions 500 milliards de gains », a déclaré M. Mnakbi. Mais aussi une flotte trop vieille avec une moyenne d’âge « de 18 à 20 ans alors qu’elle devrait être de 6 à 8 ans » : Tunisair n’a selon lui « plus de crédibilité auprès des fournisseurs en pièces de rechange à cause du retard de paiement » de la part de l’Etat, qui est « incapable » d’assurer les achats. Le PDG a demandé aux Tunisiens de « se montrer compréhensifs car c’est temporaire », « le meilleur étant à venir » via le plan de restructuration et « un nouveau mode de gouvernance ».

En avril 2019, le trafic de Tunisair a progressé de 1,2%, passant de 321.012 à 324.841 passagers ; le trafic régulier a reculé de 0,4% (302.425 passagers) quand le trafic charter gagnait 22,0% à 15.009 passagers grâce au trafic Omra. Le coefficient d’occupation moyen a gagné 3,1 points de pourcentage à 80,6%, mais la ponctualité a atteint 32% en avril 2019 contre 41% en avril 2018.

– L’Amérique du Nord (Montréal), dont la part du trafic est de 1,2%, a enregistré une progression de 8.0%.
– Les pays Européens, cumulant une part de trafic de 73,6%, ont enregistré une hausse de 3.1%.
– Les pays Africains, soit 13,2% du trafic total, ont enregistré une baisse de 16,0%.
– Les pays du Moyen Orient (11,9% du total) ont reculé de 1,5%.

Tunisair : 10% de vols en moins cet été 1 Air Journal

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