Un tribunal administratif a annulé pour des raisons techniques l’homologation du plan de sauvegarde pour l’emploi (PSE) dans les supports administratifs de la compagnie aérienne régionale HOP, dévoilé l’automne dernier et qui visait la suppression de 120 postes. La réorganisation n’est pas remise en cause, assure la direction qui compte faire appel.

Le tribunal administratif de Melun reproche selon La Tribune « un manquement en termes de reclassements » dans l’homologation en février par la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) du PSE de la filiale d’Air France : l’administration « n’a pas vérifié que la compagnie aérienne avait fait le nécessaire pour proposer des offres de reclassement. Même si dans les faits HOP a fait plusieurs propositions aux personnels concernés, sur le papier, il n’y en avait qu’une seule », explique au site économique un connaisseur du dossier, proche de la direction. Dans un courrier aux salariés que La Tribune s’est procuré, la direction de HOP regrette cette décision et annonce « son intention de faire appel » : la décision du tribunal « ne remet pas en cause la mise en œuvre des différents projets de réorganisation en cours ».

Le plan de sauvegarde de l’emploi présenté par HOP en septembre 2018 prévoyait 120 suppressions de postes dans les services supports administratifs, et était justifié par « la sauvegarde de la compétitivité du court courrier d’Air France ». L’intersyndicale l’avait rejeté en janvier, dénonçant son bien-fondé « lorsqu’on voit le très faible impact/gain (4 M€ sur la masse salariale) à comparer avec une amélioration du résultat courant avant impôts d’ici 2021 à hauteur de 88 M€ grâce à l’ensemble des mesures de restructuration » – et ce alors qu’Air France avait dégagé en 2017 un bénéfice d’exploitation de 590 millions d’euros. Le plan prévoyait la suppression de 30 postes à Montreuil,  25 à Rungis, 23 à Morlaix, 27 à Nantes, 8 à Paris-Orly, 5 à Paris-CDG et 2 à Lyon ; 48 autres postes devaient être relocalisés à Clermont-Ferrand et Nantes. D’après La Tribune, il y a eu à ce jour 50 départs, 20 mobilités au sein de HOP ou d’Air France sur le même site et 45 d’un site à un autre (de Morlaix et Rungis vers Nantes notamment) ; les « 5 suppressions de poste qui n’avaient pas encore été traitées ne le seront pas ».

Cet obstacle juridique concerne un plan lancé bien avant le mois de mai, quand Air France a confirmé un plan de départs volontaires portant sur 465 postes au sol dans treize aéroports du réseau point-à-point, soit 13% des emplois dans les plateformes de l’hexagone principalement affectés aux opérations de la filiale régionale HOP. S’y ajoutera une réduction de 15% de l’offre sur le réseau intérieur est prévue d’ici 2021, avec suppressions de lignes à la clé, la compagnie aérienne ayant justifié sa décision par le fait que depuis 2013, les pertes cumulées de son activité domestique s’élèvent à 717M€. Rappelons qu’Air France avait signé en janvier un nouvel accord salarial pour 2019 avec les organisations syndicales représentatives CFDT, CFE-CGC, FO et UNSA de son personnel au sol.

Dans les airs, la tension est aussi montée ces derniers jours tant chez les pilotes que chez les hôtesses de l’air et stewards de HOP, où la question de la réintégration dans la maison-mère fait courir des menaces de grève de plus en plus précises. Une réunion entre la direction d’Air France et les PNC est prévue ce mardi.

Air France : un hic pour le PSE de HOP 1 Air Journal