Le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL France ALPA), après consultation de ses instances nationales, a décidé de soutenir l’opposition au projet de privatisation d’ADP, tout come le syndicat FO Aérien qui appelle à la mobilisation pour le RIP.

Le syndicat majoritaire a appelé le 16 juillet 2019 « l’ensemble des pilotes de ligne français à apporter leur soutien au recueil de signatures » actuellement en cours dans le cadre de la procédure de référendum d’initiative partagée (RIP), avec environ un demi-million de soutiens exprimés vendredi dernier. La loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), adoptée au Parlement au printemps, comporte les dispositions ouvrant à la privatisation des aéroports de Paris, et « nombre d’entre elles sont de nature à porter préjudice à la compétitivité du transport aérien français », soutient le SNPL :

*Privatisation d’un monopole ;

*Institutionnalisation du principe de double caisse, séparant les activités commerciales, très lucratives sur les plateformes aéroportuaires, des activités strictement liées au trafic aérien, à l’origine des lourdes taxes aéroportuaires supportées par les compagnies aériennes ;

*Principe de privatisation au travers de concessions de long terme, à l’image du modèle des autoroutes, préjudiciable au consommateur.

Dans le paysage aéronautique international, le transport aérien français est déjà l’un des plus soumis au poids des taxes et charges « grevant sa compétitivité, et in fine l’emploi dans le secteur. L’absence, depuis des années, de politique volontariste d’utilisation du transport aérien comme d’un outil efficace de développement et du rayonnement économique français, ne peut plus durer ». A tous ces titres, le Syndicat National des Pilotes de Ligne a souhaité « apporter sa pierre au débat » actuellement en cours sur le bien fondé de cette privatisation, en soutenant la démarche de RIP, actuellement en phase de recueil de signatures, jusqu’en mars 2020.

Chez FO Aérien, le discours est quasiment le même : rappelant être « sans illusion sur cette procédure de référendum biaisée et difficilement atteignable tant les cliquets juridiques sont nombreux et contraignants », la FEETS-FO appelle toutes les travailleuses et les travailleurs à apporter leur soutien à cette proposition de loi « afin d’affirmer le caractère public de l’exploitation des aérodromes de Paris et donc d’empêcher la privatisation d’ADP ».

Rappelons que les initiateurs du RIP, 248 parlementaires de tous bords, ont jusqu’à mars prochain pour recueillir l’approbation d’au moins 10% du corps électoral, soit plus de 4,7 millions de signatures. Si le seuil des 10% du corps électoral est atteint en faveur de l’arrêt de la privatisation, le Parlement aura six mois pour examiner la proposition de loi qui sera soumise à référendum par les initiateurs du RIP. Le président de la République devra ensuite organiser ce référendum – sans délai fixé. De quoi reporter toute décision sur l’avenir d’ADP aux calendes grecques.

Votée en avril, la loi Pacte incluait la privatisation du gestionnaire des aéroports de Paris-CDG et Orly, avec selon le gouvernement un choix simple : prendre environ 9,5 milliards d’euros tout de suite (valeur estimée des 50,6% du capital détenus par l’Etat), ou espérer continuer de recevoir des dividendes annuels (174 millions d’euros en 2018, en hausse proportionnellement à un résultat net qui a doublé en cinq ans). L’argent récolté par la privatisation d’ADP serait placé en obligations d’Etat, dont les dividendes rapporteraient 250 millions d’euros chaque année qui seront versés au Fonds pour l’innovation et l’industrie.

Le SNPL et FO Aérien contre la privatisation d’ADP 1 Air Journal

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