Plus de 845.000 soutiens sont affichés dans le cadre du Référendum d’initiative partagée (RIP) contre la privatisation d’Aéroports de Paris, soit environ 18% des signatures nécessaires pour tenter de bloquer le projet.

Lancé le 13 juin dernier, le référendum contre le projet de privatisation du gestionnaire des aéroports parisiens a selon le site ADPRIP recueilli ce 21 octobre 2019 à l’aube 845.153 soutiens, sur les 4,71 millions de signatures nécessaires d’ici mars prochain pour valider la proposition de loi référendaire. Le Conseil constitutionnel, chargé de contrôler la procédure lancée mi-juin, avait comptabilisé 615.000 soutiens au 30 juillet. ADPRIP précise que ce nombre et celui des soutiens validés disponibles sur le site du gouvernement ; « les soutiens mettent 5 à 7 jours à être validés. D’après le conseil constitutionnel, il semble qu’environ 1,29% des soutiens validés ne soient pas rendus publics par le ministère de l’intérieur. Il y aurait donc entre 845 153 et 856 056 soutiens validés connus (entre 17,92% et 18,15%) en tout et au maximum 891 700 soutiens enregistrés ».

Les initiateurs du RIP, 248 parlementaires de tous bords, ont jusqu’au 12 mars prochain pour recueillir l’approbation d’au moins 10% du corps électoral ; si ce seuil est atteint en faveur de l’arrêt de la privatisation, le Parlement aura six mois pour examiner la proposition de loi qui sera soumise à référendum par les initiateurs du RIP. Le président de la République devra ensuite organiser ce référendum – sans délai fixé. De quoi reporter toute décision sur l’avenir d’ADP aux calendes grecques.

Votée en avril, la loi Pacte incluait la privatisation du gestionnaire des aéroports de Paris-CDG et Orly, avec selon le gouvernement un choix simple : prendre environ 9,5 milliards d’euros tout de suite (valeur estimée des 50,6% du capital détenus par l’Etat), ou espérer continuer de recevoir des dividendes annuels (174 millions d’euros en 2018, en hausse proportionnellement à un résultat net qui a doublé en cinq ans). L’argent récolté par la privatisation d’ADP serait placé en obligations d’Etat, dont les dividendes rapporteraient 250 millions d’euros chaque année qui seront versés au Fonds pour l’innovation et l’industrie.

Rappelons que l’Etat n’a pas encore décidé s’il se séparera de tout ou partie de ses 50,6%. Le reste du capital du premier groupe aéroportuaire mondial est détenu à 21,9% par des investisseurs institutionnels, à 8,0% par le Royal Schiphol Group (gestionnaire d’Amsterdam), 8,0% par Vinci, 5,1% par Crédit Agricole Assurances/Predica, 4,3% par des actionnaires individuels et 1,6% par les salariés.

Privatisation d’ADP : 845.000 signatures à ce jour 1 Air Journal

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