Boeing a annoncé la suspension pour une durée indéterminée de la production des 737 MAX à partir du début du mois prochain, en raison du report de la certification. La priorité sera donnée à la livraison des quelque 400 monocouloirs assemblés depuis mars, aucun licenciement ou chômage technique n’étant attendu « pour l’instant ».

La rumeur qui s’était propagée le weekend dernier était donc vraie : dans un communiqué du 16 décembre 2019, le constructeur américain a confirmé la conséquence industrielle à Renton des deux crashes en cinq mois qui avaient fait 346 morts chez Lion Air et Ethiopian Airlines, et de l’immobilisation au sol de tous les 737 MAX depuis mars dernier. Boeing rappelle qu’il a depuis continué de construire de nouveaux avions, « et il y a maintenant environ 400 avions en stock. Nous avons précédemment déclaré que nous évaluerions continuellement nos plans de production si la mise à la terre du MAX se poursuivait plus longtemps que prévu. À la suite de cette évaluation continue, nous avons décidé de prioriser la livraison des avions stockés et de suspendre temporairement la production du programme 737 à partir du mois prochain ».

Le communiqué explique que la décision de l’avionneur est celle qui « perturbe le moins le maintien du système de production à long terme et la santé de la chaîne d’approvisionnement. Cette décision est motivée par un certain nombre de facteurs, notamment l’extension de la certification jusqu’en 2020, l’incertitude concernant le calendrier et les conditions de remise en service et les approbations de formation mondiales, et l’importance de veiller à ce que nous puissions hiérarchiser la livraison des avions stockés. Nous continuerons d’évaluer nos progrès vers les jalons de remise en service et de prendre des décisions quant à la reprise de la production et des livraisons en conséquence ». Les conséquences de l’arrêt de la production sur les équipementiers devraient être étudiées au cas par cas, selon une source citée par Bloomberg, afin de ne pas perdre les capacités industrielles nécessaires au moment de son redémarrage.

Pendant cette période dont la durée n’est pas précisée, mais qui pourrait prendre fin une fois le feu vert à la remise en service des 737 MAX par la FAA, Boeing prévoit que les 12.000 employés concernés « continueront le travail lié au 737, ou seront temporairement affectés à d’autres équipes à Puget Sound. Comme nous l’avons fait tout au long de la mise à la terre du 737 MAX, nous garderons nos clients, nos employés et notre chaîne d’approvisionnement à l’esprit tout en continuant d’évaluer les actions appropriées. Cela comprendra des efforts pour maintenir les gains dans le système de production et la qualité et la santé de la chaîne d’approvisionnement réalisés au cours des derniers mois ». Selon Leeham News, les contrats des salariés syndiqués à Puget Sound permettent des périodes de chômage technique de deux semaines ; l’avionneur est « en vacance » du 25 décembre au 2 janvier.

Remettre le 737 MAX en service en toute sécurité « est notre priorité absolue », a aussi déclaré Boeing hier : « nous savons que le processus d’approbation de la remise en service du 737 MAX et de détermination des exigences de formation appropriées doit être extraordinairement complet et robuste, afin de garantir que nos régulateurs, nos clients et le public volant ont confiance dans les mises à jour du 737 MAX. Comme nous l’avons dit précédemment, la FAA et les autorités réglementaires mondiales déterminent le calendrier de certification et de remise en service. Nous restons pleinement déterminés à soutenir ce processus. Il est de notre devoir de veiller à ce que toutes les exigences soient remplies et à toutes les questions de nos régulateurs ». Les conséquences financières de cet arrêt de la FAL de Renton, une première depuis 2008, seront détaillées fin janvier lors de la présentation des résultats du quatrième trimestre ; selon certains analystes, la suspension des livraisons de 737 MAX depuis mars dernier lui coûterait 4,4 milliards de dollars par trimestre. Le PDG Dennis Muilenburg a toutefois annoncé – avant l’officialisation de l’arrêt de la production – le versement d’un dividende trimestriel régulier de deux dollars et de cinq cents et demi (2,055 $) par action. Le dividende est payable le 6 mars 2020 aux actionnaires inscrits au 14 février 2020.

Boeing suspendra la production des 737 MAX en janvier 1 Air Journal

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