Les compagnies aériennes chinoises suspendent ou  réduisent de plus en plus de vols intercontinentaux, en particulier à Pékin vers Paris, Bruxelles ou Genève. L’expansion de l’épidémie du coronavirus Covid-19 en Italie a conduit l’île Maurice à refouler des passagers d’Alitalia.

Si l’épidémie semble ralentir en Chine continentale, où 2663 morts ont été enregistrées mais 27.323 des 77.658 personnes contaminées sont sorties de l’hôpital, l’aéroport de Paris-CDG a « perdu » le 23 février 2020 en provenance de la Chine la liaison d’Air China en provenance de Shanghai-Pudong, déjà réduite à la portion congrue ces derniers jours, la compagnie nationale chinoise réduisant également la voilure en provenance de Pékin à six vols par semaine dès le 1er mars contre 11 au début du mois. Le vol quotidien de China Southern Airlines en provenance de Guangzhou-Baiyun n’est plus proposé que trois fois par semaine, et seulement deux rotations hebdomadaires seront proposées à compter du 10 mars selon Airlineroute. Et Xiamen Air a suspendu jusqu’à la fin mars sa ligne au départ de Fuzhou-Changle.

Toujours en Europe, l’aéroport de Bruxelles-Zaventem verra Hainan Airlines réduire les vols en provenance de Pékin à deux par semaine, tandis que Genève-Cointrin « perdra » le 1er mars la ligne d’Air China au départ de la capitale chinoise. On notera que cette même compagnie est passée de 17 à 4 rotations hebdomadaires entre Pékin et Londres-Heathrow cette semaine, avec utilisation d’un avion plus petit, mais selon la même source les fréquences devraient remonter à un vol quotidien dès le 1er mars.

En Italie où le bilan du coronavirus est passé à 7 morts et plus de 220 personnes contaminées, les autorités de l’ile Maurice ont bloqué lundi matin le débarquement de passagers d’Alitalia, partis la veille de Rome : sur les quelque 300 passagers, environ 70 personnes en provenance des régions de Lombardie et Vénétie, les plus touchées par l’épidémie, avaient le choix entre passer 14 jours en quarantaine ou repartir immédiatement (les autres ont passé un examen médical à la descente d’avion). Même si aucun passager ne présentait apparemment de symptômes, Alitalia a annoncé qu’elle « organisait le rapatriement immédiat » d’environ 40 passagers.   

Selon l’Express de Maurice, les passagers venant de la Corée du Sud et du Japon sont « automatiquement placés en quarantaine », ceux arrivant de Singapour étant d’abord examinés ; s’ils présentent de la fièvre, ils sont mis en quarantaine. 31 personnes étaient en observation hier dans les hôpitaux de l’île.

En Corée du Sud, devenue hier le pays hors Chine le plus touché par le coronavirus avec 8 morts et 893 cas de contaminations, les suspensions de lignes vers Séoul se multiplient également : de la part d’Air New Zealand depuis Auckland à compter du 8 mars, de la low cost Thai AirAsia X depuis Bangkok, de Bamboo Airways au départ du Vietnam… La Mongolie a interdit tous les vols vers et depuis le pays, tandis que Hong Kong annonce interdire à partir de ce mardi matin l’entrée de tous les non-résidents en provenance de Corée du Sud. Hong Kong Airlines a de son côté licencié 170 personnes, principalement des PNC, environ 200 autres devant suivre le même chemin sur les 3500 employés (ceux qui restent doivent accepter jusqu’en juin une semaine de trois jours ou deux mois de congé sans solde). Elle ne sert plus de nourriture à bord.

Parmi les autres compagnies aériennes affectées par l’épidémie, on retiendra British Airways à Londres-Heathrow qui devrait reprendre les vols vers Pékin le 19 avril (quatre vols par semaine initialement) et ceux vers Shanghai la veille (3 fréquences), mais prolonge jusqu’au 31 mai la suspension d’un de ses deux vols quotidiens vers l’aéroport de Hong Kong, l’autre étant majoritairement opéré en Airbus A380. A Vienne, LOT Polish Airlines a prolongé jusqu’à la fin mars la suspension de ses deux routes vers Pékin et Shanghai. Turkish Airlines de son côté suspend les vols vers l’Iran jusqu’au 10 mars, ceux vers la Chine ne l’étant que jusqu’à dimanche ; la Turquie a fermé ses frontières à toute personne étrangère ayant été en Chine ou en Iran durant les quatorze derniers jours avant leur arrivée.

Selon Flightradar24, plus de 200.000 vols ont été annulés en Chine depuis le début de la crise sanitaire, les 25 plus grands aéroports du pays ayant vu leur trafic réduit de 80%. Les trois quarts des avions des transporteurs du pays seraient cloués au sol.

Coronavirus : lignes suspendues et passagers refoulés 2 Air Journal

@Caroline Favier