La compagnie aérienne Etihad Airways reste dans le rouge pour la quatrième année consécutive, même si la restructuration lancée en 2017 lui a permis de passer sous la barre du milliard de dollars de pertes.

La compagnie nationale des Emirats arabes unis, basée à l’aéroport d’Abou Dhabi, a annoncé le 5 mars 2020 avoir subi l’année dernière une perte de 870 millions de dollars, contre 1,28 milliards en 2018. Et ce sur des revenus ayant légèrement reculé à 5,5 milliards de dollars. Etihad Airways met en avant une réduction de 11% de ses coûts (soit 650 millions de dollars en moins), et une amélioration de 32% de sa performance opérationnelle de base. Ce résultat « est meilleur que prévu par le plan interne pour l’année 2019 », souligne son communiqué, le programme de transformation de la compagnie aérienne ayant vu ses performances opérationnelles de base cumulées « s’être améliorées de 55% depuis 2017 ».

Tony Douglas, directeur général d’Etihad Aviation Group, a déclaré : « Les coûts d’exploitation ont été considérablement réduits l’an dernier, et les rendements et les coefficients d’occupation ont augmenté malgré des revenus passagers en baisse en raison de l’optimisation du réseau. Une amélioration de la base de coûts a largement compensé les pressions sur les coûts auxquelles l’entreprise est confrontée, ce qui nous donne la marge de manœuvre nécessaire pour investir dans l’expérience client, la technologie et l’innovation et nos principales initiatives de développement durable ».

Côté opérationnel, Etihad Airways a transporté 17,5 millions de passagers en 2019 (contre 17,8 millions en 2018), avec un coefficient d’occupation moyen de 78,7% (2018 : 76,4%) et une diminution de 6% de la capacité en passagers sièges-kilomètres disponibles (ASK). Les rendements ont augmenté de 1%, « principalement grâce à la discipline en matière de capacité, à l’optimisation du réseau et de la flotte et à l’augmentation des parts de marché sur les marchés premium et point à point ». La ponctualité en 2019 « a été la meilleure de la région » avec 82% pour les départs de vols et 85% pour les arrivées ; 99,6% des vols réguliers programmés ont été assurés.

Etihad Cargo est restée engagée dans sa stratégie de transformation en 2019, « malgré les vents contraires du marché », avec des résultats sans surprise : le fret total manutentionné s’est élevé à 635.000 tonnes contre 682.100 tonnes en 2018, avec des revenus totaux de 0,70 milliard de dollars (2018 : 0,83 milliard de dollars). Les conditions de marché défavorables ont entraîné une baisse des rendements de 7,8%. Mais Etihad souligne que les résultats de la restructuration étaient visibles au quatrième trimestre, après avoir enregistré une augmentation de 5,6% du trafic avec des facteurs de charge  en hausse de 1,7 point de pourcentage.

Il reste « encore du chemin à parcourir », a ajouté Tony Douglas, mais les progrès réalisés en 2019 et cumulativement depuis 2017 « nous ont redonné une vigueur et une détermination renouvelées pour aller de l’avant et mettre en œuvre les changements nécessaires pour poursuivre cette trajectoire positive ». Pas question pour autant d’émettre des prévisions pour 2020, face à l’épidémie de coronavirus. Une étude de ForwardKeys estimait hier que dans la dernière semaine de février, les réservations vers l’Europe depuis l’Afrique et le Moyen-Orient ont reculé de -49,9%. De son côté, les scénarios de l’IATA l’IATA (Association du Transport Aérien International), qui a mis à jour son analyse de l’impact financier de l’urgence sanitaire sur l’industrie mondiale, prévoient que les pertes totales de revenus dans le secteur passagers en 2020 se situeront entre 63 milliards $ (selon un scénario dans lequel le COVID-19 serait limité aux marchés où il y avait plus de 100 cas en date du 2 mars) et 113 milliards $ (selon un scénario de propagation plus vaste du COVID-19).

Etihad Airways un peu moins dans le rouge 1 Air Journal

©Etihad Airways