Histoire de l’aviation – 15 avril 1959. En ce mercredi 15 avril 1959, la Caravelle « Lorraine », nouvellement baptisée, est au cœur de l’actualité aéronautique, l’appareil construit par Sud-Aviation signant en ce jour un long vol plané entre les villes de Paris et de Dijon, un événement mis en place pour promouvoir l’avion devant assurer des liaisons aériennes au sein de la compagnie française Air France.
C’est l’équipage composé des commandants Guibbert et Duguet, ainsi que du mécanicien navigant Vergines qui va être à l’origine de cette belle performance. Sans faire l’usage de ses réacteurs, après être montée à une altitude de pas moins de 13 000 mètres, la Caravelle « Lorraine », dont le baptême a été célébré le 24 mars 1959 à l’aéroport d’Orly Nord, ayant pour marraine Yvonne de Gaulle, va évoluer dans le ciel jusqu’à Dijon, prenant son envol à l’aérodrome d’Orly.
A son bord, se trouvaient plusieurs journalistes pour couvrir ce petit raid aérien, totalisant 265 kilomètres, qui a été effectué en quarante-six minutes, la Caravelle « Lorraine » affichant alors une vitesse moyenne de 346 kilomètres à l’heure.
Publié le 1 décembre 2024 à 10h00
L'amateur d'aéroplanes a commenté :
15 avril 2020 - 8 h 43 min
Étonnant. A quel altitude était la Caravelle a la reprise des moteurs ?
Hugues CHOMEAUX a commenté :
15 avril 2020 - 9 h 29 min
En longue finale semble-t-il.
Just Biou a commenté :
15 avril 2020 - 10 h 11 min
@ L’amateur
Question intéressante.Quelqu’un a-t-il la réponse ?
Je me souviens de Guibbert qui, à la fin des années 60, jouait un rôle significatif au sein de la direction en charge de l’évaluation des avions nouveaux.
Quelques précisions et informations a commenté :
15 avril 2020 - 14 h 17 min
Cette journée fut dédiée à démontrer la sécurité de cet appareil:
ce jour là, littéralement dès que les roues de la Caravelle eurent quitté le sol à Orly, un des 2 réacteurs fut mis au ralenti maxi et toute la monté fut faite sur une seul réacteur: important car Caravelle était le premier BI-réacteur civil ( Comet et B707 étaient des quadriréacteurs) et une rumeur ( orchestrée?) faisait courir le bruit que si une panne réacteur intervenait au décollage, l’avion ne pourrait continuer à monter et se cracherait en bout de piste…et idem en cours de vol, là, il tomberait…L’avion mis cap sur la Normandie et la Bretagne et fit donc toute sa montée sur un seul réacteur.
La Caravelle se représenta au dessus de Paris ( ville ou Orly?) à une altitude de 13200m.
Là, les deux réacteurs furent mis sur régime ralenti max: ils ne furent pas coupés ( éteints) car on préférait pouvoir remettre les gaz rapidement si un problème survenait. Mais il faut noter que même sur régime ralenti max, les 2 réacteurs Rolls Royce Avon continuaient à fournir une poussée résiduelle de +/-10% de la poussée normale en croisière
Après 46 minutes de vol plané, la Caravelle survolait la piste de Dijon à 1300m d’altitude et les gaz furent alors remis pour une approcha à vue et atterrissage.
La finesse aérodynamique de la Caravelle était de 22: pour simplifier, disons que la finesse donne le nombre de km de distance horizontale parcourue en vol plané pour une perte d’altitude de 1km… Une finesse de 22 pour un avion civil était alors ( 1959) littéralement extra-ordinaire.
Qu’on en juge avec quelques exemples de finesse aérodynamique (les taux peuvent varier selon les variantes des avions et les profils aérodynamiques des réacteurs les équipant):
A320: 17. … Beluga: 13,5….. A380: 18,5….747: 17,7….. 777-200: 16
Concorde: 11,5 en croisière subsonique et 7,7 en supersonique
Rafale: 5,9. en supersonique
A noter : les ailes dites ” delta” des chasseurs procurent de manière générale une finesse très basse et ne permettent guère l’implantation de sytème hypersustentateurs complémentaires… D’où l’expression que ces avions aux ailes delta planent ” comme des fers à repasser”!
Merci pour ces belles info! a commenté :
15 avril 2020 - 16 h 15 min
Vivement ce soir: je vais m’endormir heureux, sachant que je serai moins bête qu’à mon réveil ce matin!
Merci pour ces belles info!
SCHAEFER Pierre a commenté :
29 mars 2022 - 10 h 11 min
La Caravelle – revenant de l’ouest, a mis ses réacteurs au ralenti extrême à la verticale de l’Aéroport de Paris-Orly (et non de la Ville de Paris, dont le survol – surtout moteurs quasi éteints, est interdit).
S’agissant de la finesse de la Caravelle (22), on observera que la finesse maximum d’un planeur de compétition est de 72 et celle maximale d’un parapente moderne n’est que de 8.
Bernard SPOTTER a commenté :
15 avril 2020 - 10 h 04 min
Bonjour, le 15 avril 1959, une date que je ne peux oublier, ma passion des avions et surtout de la mythique CRV…J’ai eu la chance de voler à bord des CRV toutes séries confondues sur Cie IT, AF, EAS, Le 15 avril 1959, je fêtais mes 2 ans, aujourd’hui mes 63 ans et retraité…la CARAVELLE est comme CONCORDE, un très bel oiseau…
Cdlt… BSpotter en région AURA …///…
FrenchSky a commenté :
15 avril 2020 - 12 h 47 min
Que de jolis souvenirs de voyage avec ce si bel oiseau….Air Provence, Europe Aero Service, Air Charter, Corsair, Air Inter et bien sur AF…..Tout une époque de vacances et de libertés…
Pam a commenté :
15 avril 2020 - 13 h 06 min
61 ans, j’ai eu le plaisir de voler souvent à bord de Caravelle. Première fois IT et AF en 1968
La dernière fois, un coup de chance. Retour d’Izmir avec le Club Med, une Euralair aménagée avec des fauteuils en vis à vis, inoubliable !
RAVET Jean-Pierre a commenté :
16 avril 2020 - 0 h 16 min
Ravet Jean-Pierre “Histoire” vécue….! (….près de 40 ans à AF, et, entre autres, Copilote et Commandant de Bord Caravelle durant 12 ans) Le jour de mon examen en vol pratique PL (le Pilote de Ligne) mon Examinateur (Alain And..) m’a demandé de réduire, ….pas couper, mes deux réacteurs pour me poser à Orly, la destination du test, sans ne plus toucher aux gaz (la poussée des réacteurs)…..! Un exercice que nous faisions régulièrement, appelé atterrissage tout réduit. Si cela intéresse encore les vieux pilotes dont je fais partie…., j’ajouterai à ce sujet une anecdote à ces arrivées tout réduit à Orly, dans les années 60, où nous étions vraiment gâtés à Air France par le contrôle et les évènements ! Souvenirs, souvenirs !??????