La compagnie aérienne Air Mauritius s’est placée en redressement judiciaire mercredi dans l’île Maurice, les restrictions de voyage liées à la pandémie de Covid-19 l’ayant privée de toute ressource.

Après Virgin Australia en Australie, RavnAir en Alaska et probablement South African Airways en Afrique du Sud, c’est au tour du transporteur basé à l’aéroport de Port Louis-SSR. Un communiqué de la compagnie nationale mauricienne sur les réseaux sociaux le 22 avril 2020 a résumé sa situation : « les restrictions de voyage et la fermeture des frontières sur tous nos marchés et la cessation de l’ensemble des vols internationaux et intérieurs dans une crise sans précédent ont conduit à une érosion complète des revenus de la société ». Le conseil d’administration d’Air Mauritius rappelle l’incertitude régnant sur la reprise du trafic aérien international, et « toutes les indications » pointent sur un retour à un trafic normal pas avant « la fin 2020 ».

Dans ces circonstances, les dirigeants estiment que la compagnie « ne sera pas en mesure de remplir ses obligations financières dans un avenir proche », et ont donc opté pour sa mise en redressement judiciaire « pour sauvegarder les intérêts de la compagnie et des paries prenantes ». Deux administrateurs ont été nommés au titre de la loi sur les faillites d’entreprises, et ont pris immédiatement leurs fonctions.

L’île Maurice avait fermé ses frontières le 19 mars dernier face au développement de la pandémie, et la compagnie aérienne tablait sur une reprise des vols le 15 mai au plus tôt. Mais Air Mauritius avait dès janvier mis en place un « comité de pilotage » pour essayer de sortir d’une situation financière difficile. En novembre dernier, les comptes du S1 indiquaient une réduction de la perte, et les résultats des six premiers mois de l’exercice affichaient un net de -22,6 millions d’euros. Fin décembre, elle avait réduit sa perte à 14,9 millions d’euros.

Le coronavirus s’est donc ajouté à d’autres difficultés économiques concernant la Grande Bretagne et l’Europe en général avec l’effet du Brexit, la Chine et les tensions commerciales avec les Etats Unis, ainsi que l’Afrique du Sud et Hong Kong – et la volatilité des taux de change et du prix du carburant, ou les implications du ‘Workers’ Rights Act’. Air Mauritius « est fortement dépendante du tourisme, un des secteurs les plus impactés chez nous », ont rappelé hier les administrateurs, qui ont pour mission de « sauver l’entreprise ».

Rappelons que la flotte d’Air Mauritius – clouée au sol – est composée de deux Airbus A319, deux A330-200, deux A330-900, deux A340-300, deux A350-900 et trois ATR 72-500. Deux A350 supplémentaires attendus en aout dernier avaient été loués pour trois ans – à South African Airways.

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Redressement judiciaire aussi pour Air Mauritius 1 Air Journal

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