Boeing pourrait supprimer quelque 7000 emplois dans sa division Avions commerciaux, durement touchée par la pandémie de Covid-19 et les déboires de son 737 MAX. La compagnie aérienne All Nippon Airways (ANA) a de nouveau pu admirer son troisième Airbus A380 au grand jour hier à Hambourg.

La rumeur de licenciements massifs chez Boeing court depuis au moins deux semaines, et elle se précise désormais sur l’impact sur la division Avions commerciaux – dont la production qui vient juste d’être relancée dans la région de Seattle. Environ 7000 emplois y seraient désormais menacés selon des sources citées par Capital, leur suppression passant des départs anticipés à la retraite mais aussi des « départs involontaires », contrairement au plan de départs volontaires dévoilé début avril par le CEO Dave Calhoun. Celui-ci voudrait officialiser les licenciements avant le début des négociations sur une aide fédérale estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars, le gouvernement ayant déjà promis qu’il fera « tout ce qui est nécessaire » pour aider Boeing. Mais jusque-là, toute les aides annoncées pour les compagnies aériennes américaines sont conditionnés au maintien de l’emploi jusqu’à la fin septembre.

Boeing n’a pas commenté ses informations, mais elles pourraient devenir officielles lors de la présentation des résultats trimestriels la semaine prochaine (après une perte annuelle historique de 636 millions de dollars en 2019). Tout comme une réduction du rythme de production des 787 Dreamliner, qui pourrait selon Bloomberg tomber à « la moitié » des 14 exemplaires par mois du début 2020. D’autant que l’un de ses fournisseurs majeurs, Mitsubishi Heavy Industries au Japon, va fermer jusqu’au 29 mai son usine de Nagoya (tout comme Kawasaki et Subaru jusqu’à la fin du mois).

L’avionneur américain souffre déjà des annulations de commandes pour son 737 MAX, et un autre programme pourrait aussi faire les frais de la crise, celui du 777X. Selon le South China Morning Post, Cathay Pacific serait sur le point de convertir une partie ou tous les 21 777-9 attendus, probablement pour des 787-10. La compagnie basée à l’aéroport de Hong Kong pourrait aussi opter pour des reports sine die de livraison, précise le quotidien. Plane aussi pour Boeing la menace venue de la low cost Norwegian, qui vient de mettre en faillite quatre de ses filiales employant des navigants en Scandinavie : le groupe norvégien attend encore 92 MAX 8 et trois 787-9.

Chez Airbus à Hambourg, le troisième et dernier A380 de la compagnie aérienne japonaise All Nippon Airways (ANA) s’est montré au grand jour jeudi, le temps d’un taxi check. Revêtu de sa livrée complète Flying Honu orange, le MSN266 immatriculé JA383A est configuré comme les deux autres pour accueillir 520 passagers en quatre classes (8 sièges en Première classe, 56 en classe Affaires, 73 en classe Premium et 383 en Economie sur le pont principal – où une option de style SkyCouch combinant plusieurs sièges en une banquette-lit est proposée sur 60 places). Sa livraison initialement prévue en avril a été reportée de six mois selon ANA ; les trois superjumbos sont destinés à la route entre sa base à Tokyo-Narita et l’aéroport de Honolulu-Daniel K. Inouye à Hawaï.

Emploi chez Boeing, Airbus A380 pour ANA 1 Air Journal

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