Le fondateur de la compagnie aérienne low cost easyJet, Sir Stelios, promet 5 millions de livres à celui qui trouvera comment annuler la commande de 107 Airbus. La prochaine assemblée générale se tiendra le 22 mai, et pourrait mettre fin à une bisbille de plusieurs mois.

Même si la spécialiste britannique du vol pas cher a le mois dernier reporté les livraisons de 24 monocouloirs remotorisés (dix attendus durant l’année fiscale 2020, douze durant celle de 2021 et deux durant celle de 2022), la guerre menée par son fondateur et principal actionnaire Stelios Haji-Ioannou ne faiblit pas : il a offert une prime de 5 millions de livres pour « toute information menant à l’annulation du contrat » de 107 Airbus, qu’il considère comme « la plus grande menace à la solvabilité d’easyJet ». Il demande depuis fin mars l’annulation de ce contrat de 4,5 milliards de livres (5,1 milliards d’euros) passé auprès d’Airbus pour des A320neo et A321neo.

Si vous êtes un « employé actuel ou passé d’easyJet », ou toute autre personne « qui a vu quelque chose de suspect par quelqu’un au sein d’easyJet dans ses relations avec Airbus », a-t-il expliqué dans un communiqué, alors vous pouvez espérer une récompense « pouvant aller jusqu’à 5 millions de livres ». Selon Sky News, il proposera aussi « aux lanceurs d’alertes » des paiements d’environ 10.000 livres pour des bribes d’information rapides, et « paiera plus pour maintenir le dialogue ». Il a qualifié au passage les membres du Conseil d’administration d’easyJet de « scélérats» », et ceux d’Airbus de « maîtres de la corruption ».

Une assemblée générale se tiendra le 22 mai, précédée d’un vote des actionnaires concernant la révocation de quatre administrateurs que Sir Stelios a demandé. Cette révocation « devrait être considérée comme un vote par procuration pour la résiliation du contrat d’Airbus », a-t-il affirmé.

Un communiqué d’easyJet a souligné qu’elle rejetait toute suggestion de malhonnêteté : « Comme cela a pu être dit auparavant, le Conseil d’administration d’easyJet réfute avec fermeté l’insinuation selon laquelle la compagnie serait dans une situation irrégulière. Les démarches menées par easyJet pour acquérir des avions ont été réalisées en respectant scrupuleusement les procédures de contrôle et de gestion appropriées ».

Étant donné l’importance de la potentielle transaction, easyJet ajoute qu’elle a « nommé des comptables externes indépendants au sein du cabinet BDO pour effectuer un examen continu des contrôles liés au processus de sélection qui a abouti au contrat avec Airbus de 2013. Le rapport d’audit a confirmé que de solides processus d’acquisition, de gestion de projet et de gouvernance étaient en place et avaient été respectés ».

La low cost maintient que la commande est indispensable pour lui permettre de renouveler sa flotte, et l’aidera à gagner des parts de marché une fois la crise des coronavirus passée.

Wanted : annulation de la commande Airbus d’easyJet 1 Air Journal

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