La compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines lance un plan de départs volontaires avec compensations financières, sans fermer la porte à de possibles licenciements. L’entrée de son actionnaire l’Etat néerlandais au capital du groupe Air France-KLM est jugé non conforme au droit par l’équivalent local de la Cour des comptes.

La pandémie de Covid-19 « a un impact énorme » sur la compagnie nationale néerlandaise, et le chemin vers la reprise « devrait être long » : il y aura donc selon con communiqué du 20 mai 2020 « moins de travail qu’auparavant pendant un certain temps ». Bien que de nombreuses mesures aient déjà été prises pour aider KLM « à naviguer à travers cette période sans précédent », il est clair pour ses dirigeants qu’il reste encore « beaucoup à faire ». Après avoir annoncé fin mars qu’elle pourrait supprimer jusqu’à 2000 postes (initialement les salariés à temps partiel, ceux proches de la retraite et les départs naturels), elle a donc annoncé hier ouvrir à ses employés la possibilité de « partir volontairement, avec une compensation financière ».

Ce « programme de démission volontaire 2020 » (VRS 2020) sera ouvert à tous les employés à partir du 1er juin, et entend selon la compagnie aérienne « anticiper les prochaines étapes nécessaires ». Si aucun objectif de départs n’est annoncé, le plan pourrait « créer plus de place pour les employés de KLM qui restent en service », et donc limiter à l’avenir « autant que possible » les licenciements. La compagnie souligne qu’elle « préfère faire ses adieux aux employés qui choisissent de partir eux-mêmes », plutôt qu’à ceux n’ayant pas eu le choix.

La compagnie de l’alliance SkyTeam ne propose cette semaine que 31 routes au départ de l’aéroport Amsterdam-Schiphol, dont certaines exclusivement réservées au transport de fret. Rappelons qu’à l’instar de sa sœur Air France, elle propose désormais le remboursement en espèces des vols annulés pour cause de crise sanitaire – mais (pour l’instant ?) seulement pour ceux annulés à partir du 15 mai, malgré les admonestations des associations de consommateurs..

Aux Pays-Bas, c’est aussi son actionnaire qui est contesté : l’équivalent de la Cour des comptes a jugé mercredi « non conforme au droit » la prise de participation de l’Etat à hauteur de 14% dans le capital d’Air France-KLM. En cause selon l’Office national des audits, l’absence d’information au Parlement par le gouvernement préalablement à cette dépense de 750 millions d’euros, qui avait au passage relancé les tensions nationalistes entre Pays-Bas et France. La décision était donc « illégale », mais la Cour n’en demande pas l’annulation.

Les ministres avaient « dépassé les limites de tolérance » en ne prévenant la représentation nationale qu’après coup, explique la Cour ; un fait revendiqué par le ministre des Finances Wopke Hoekstra, ne pas respecter les procédures ayant permis de mener à bien cette opération « sensible ». Il estime que rendue publique, l’information aurait pu faire remonter le cours de l’action du groupe – et donc rendre plus chère l’entrée dans le capital d’Air France-KLM, tout en ouvrant la porte à des accusations de délit d’initié.

KLM : départs volontaires et actionnaire tancé 1 Air Journal

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