La compagnie aérienne Emirates Airlines continue de renforcer ses prévisions de reprise de vols, annonçant pour le début aout son retour à Lyon et Nice au départ de Dubaï. Son président a démenti les rumeurs de départs massifs d’Airbus A380 de sa flotte, estimant qu’ils seront nécessaires d’ici à 2022.

Ayant relancé neuf destinations dont Paris-CDG (quotidien en Boeing 777-300ER) au départ de l’aéroport de Dubaï depuis la semaine dernière, la compagnie émiratie remplit progressivement son programme de vol y compris en France. Selon Airlineroute, la capitale française serait desservie deux fois par jour en Airbus A380 dès le 1er juillet, puis trois fois au début septembre. L’aéroport de Lyon-Saint Exupéry aurait droit à compter du 1er aout à cinq rotations hebdomadaires en 777-300ER, et Nice-Côte d’Azur le même jour à sept en A380.

La même source indique désormais plus de 130 routes opérationnelles cet été, dont celles vers Alger (quotidien le 1er juillet), Bruxelles (quotidien le 1er juillet), Casablanca (quotidien le 1er juillet), Genève (4 fois par semaine le 1er juillet), l’île Maurice (quotidien le 1er juillet), Milan (y compris avec prolongation vers New York), Toronto (5 vols par semaine le 1er juillet) ou Tunis (quotidien le 1er juillet). Mais aussi Barcelone, Bangkok, Beyrouth, Hanoi, Ho Chi Minh Ville, Lisbonne, Madrid, Mahé ou encore Auckland entre autres ; au 1er septembre, les aéroports de Londres Heathrow et Gatwick totaliseraient déjà neuf rotations quotidiennes en A380.

Outre ses mesures commerciales, Emirates Airlines a précisé les conditions sanitaires de ces vols, rappelant au passage les restrictions de voyage encore en place : des kits d’hygiène gratuits sont remis à chaque passager lors de l’enregistrement à l’aéroport international de Dubaï et sur les vols à destination de sa base. Ces kits comprennent des masques, des gants, des lingettes antibactériennes et un désinfectant pour les mains. Les gants et les masques sont obligatoires pour tous les clients et employés de l’aéroport de Dubaï, tandis que seuls les masques sont obligatoires sur les vols Emirates. À l’arrivée à l’aéroport, des scanners thermiques dans différentes zones surveillent les températures de tous les passagers et employés. Des indicateurs de distanciation physique ont été placés au sol et dans les zones d’attente pour aider les voyageurs à maintenir la distance nécessaire dans les zones d’enregistrement, d’immigration, d’embarquement et de transfert”.

Les passagers en transit à Dubaï subiront un contrôle thermique lors du débarquement. Des bureaux de transfert à l’aéroport ont également été installés avec des barrières de protection par mesure de précaution. Le personnel de l’aéroport, vêtu d’équipement de protection individuelle (EPI), dirigera les clients à une distance sûre pour une assistance supplémentaire. Les clients recevront un kit d’hygiène supplémentaire à la porte avant d’embarquer sur leur vol de correspondance. La « séquence d’embarquement » a été échelonnée et les passagers embarquent par rangée, de la dernière à la première, « en petit nombre ». La zone d’attente a également été modifiée pour que tous les clients respectent la distance sociale. Les portes d’embarquement sont nettoyées en profondeur et désinfectées après l’embarquement de chaque vol.

À bord, pour respecter les normes les plus élevées de sécurité et d’hygiène, Emirates a ajouté un assistant de service de cabine (CSA) à l’équipage sur les vols de plus d’une heure et demie, en plus des EPI portés par le personnel de cabine. Les CSA « veilleront à ce que les toilettes soient nettoyées à intervalles fréquents toutes les 45 minutes. Chaque lavabo est équipé de savon désinfectant et d’instructions de lavage des mains ». Pour minimiser le risque d’infection par le toucher, les magazines et le matériel de lecture imprimé ne seront pas disponibles pendant cette période. Dans les classes premium, « des menus à usage unique et des listes de vins seront proposés aux passagers. Les articles de confort tels que les matelas, les oreillers, les couvertures, les écouteurs et les jouets seront scellés de manière hygiénique ».

Pour protéger ses employés, les équipages de vol et de cabine d’Emirates ont à leur disposition des voitures pour les récupérer et les déposer à leur domicile au début et à la fin de leur service ; les équipages s’enregistrent pour leurs vols dans une installation dédiée à l’aéroport avant d’être transporté à l’avion. Les escales dans les villes de destination « ont été réduites autant que possible et sur les vols long-courriers, là où les escales sont nécessaires, l’équipage est installé dans des chambres individuelles dans les hôtels ». De retour à Dubaï, où tous les membres de l’équipage de cabine d’Emirates sont basés, « des tests Covid-19 sont effectués sur tout l’équipage ; une quarantaine de 14 jours à son domicile après chaque vol est obligatoire pour chaque membre d’équipage, à moins qu’il ne soit en service ».

Emirates: Lyon et Nice relancées, l’A380 pas menacé 1 Air Journal

©Emirates Airlines

Enfin côté flotte, le président Tim Clark a nié dans le Financial Times les rumeurs concernant un départ anticipé de 46 Airbus A380 : « nous ne nous débarrasserons d’aucun d’entre eux, à part je pense les trois » déjà promis à la sortie de flotte. Les 115 superjumbos sont actuellement cloués à terre, et « un petit nombre » devrait entrer en stockage à long terme jusqu’en 2022, a précisé le dirigeant. L’A380 aura alors « la place qu’il avait dans le réseau d’Emirates » : « pas aujourd’hui, peut-être pas complètement l’année prochaine mais l’année d’après je pense », et il sera « extrêmement populaire ».  

Tim Clark, qu’il y a trois semaines affirmait que l’avenir du long-courrier appartient aux A350 et 787, (« l’A380 c’est fini, le 747 c’est fini »), n’a en revanche pas mentionné l’autre rumeur portant sur l’annulation des cinq des huit derniers superjumbos commandés. Rappelons qu’Emirates affirmait en novembre dernier à propos de l’A380 être « la seule à savoir l’utiliser ». Et qu’Airbus a de toute façon déjà annoncé pour l’année prochaine la fin de la production du superjubo ; le 3eme et dernier A380 d’All Nippon Airways (ANA), seul autre superjumbo non entré en service, est lui prêt à être livré a priori l’automne prochain.

Emirates: Lyon et Nice relancées, l’A380 pas menacé 2 Air Journal

©Emirates