Le groupe aérien LATAM Airlines et ses filiales au Chili, au Pérou, en Colombie, en Équateur et aux États-Unis ont déposé une demande de protection contre les créanciers, dans le cadre du processus de réorganisation financière du Chapter 11 américain. Les filiales en Argentine, au Brésil et au Paraguay ne sont pas incluses dans le dossier. Cueto Group et Qatar Airways vont engager 900 millions de dollars de financement supplémentaire, et les vols continueront sans changement.

A peine annoncé son programme de vols pour juin et juillet qui le voyait atteindre dans deux mois 18% des capacités habituelles, le groupe leader en Amérique latine a dévoilé ce 26 mai 2020 « une réorganisation et une restructuration volontaires aux Etats-Unis, avec le soutien des familles Cueto et Amaro et de Qatar Airways », deux de ses plus gros actionnaires. Vu les effets de la pandémie de Covid-19 « sur l’industrie aéronautique mondiale », ce processus de réorganisation permet à LATAM Airlines de « travailler » avec les créanciers du groupe et d’autres parties prenantes pour « réduire sa dette, accéder à de nouvelles sources de financement et continuer à fonctionner » tout en permettant au groupe de « transformer son activité dans cette nouvelle réalité ».

Le processus de réorganisation financière du chapitre 11 est selon son communiqué « un cadre juridique éprouvé, dans lequel LATAM et lesdites filiales auront la possibilité de redimensionner leurs opérations dans le nouvel environnement de la demande et de réorganiser leurs bilans, leur permettant ainsi d’émerger plus agiles, résilients et durables ». En attendant, il se prépare à accueillir à nouveau les clients une fois que les interdictions de voyager seront levées et que la demande augmentera, « garantissant les normes de sécurité les plus élevées pour les passagers et l’équipage pour lesquelles LATAM est hautement reconnu ».

–  Tous les billets actuels et futurs, les bons de voyage et les miles et avantages pour les grands voyageurs, ainsi que les politiques de flexibilité, seront honorés.
–  Les salariés du groupe continueront d’être rémunérés et de bénéficier des avantages sociaux prévus dans leur contrat de travail.
–  Les fournisseurs seront payés en temps opportun pour les biens et services livrés à partir du 26 mai 2020 et tout au long de ce processus.
–  Les agences de voyages et autres partenaires commerciaux ne subiront aucune interruption dans leurs interactions avec le groupe LATAM.

LATAM Airlines dit est entré dans la crise sanitaire « en tant que groupe de compagnies aériennes sain et rentable, mais des circonstances exceptionnelles ont entraîné un effondrement de la demande mondiale et non seulement ont mis l’aviation au point mort virtuel, mais elles ont également changé l’industrie dans un avenir prévisible », a déclaré son CEO Roberto Alvo. « Nous avons mis en œuvre une série de mesures difficiles pour atténuer l’impact de cette perturbation sans précédent de l’industrie, mais en fin de compte, cette voie représente la meilleure option pour jeter les bonnes bases pour l’avenir de notre groupe. Nous nous tournons vers un avenir post-Covid-19 et nous nous concentrons sur la transformation de notre groupe pour l’adapter à une nouvelle et évolutive façon de voler, la santé et la sécurité de nos passagers et employés demeurant primordiale ».

Le groupe a obtenu le soutien financier de ses actionnaires, dont les familles Cueto et Amaro « qui ont des liens durables avec LATAM » et Qatar Airways, pour fournir jusqu’à 900 millions de dollars en financement debtor-in-possession (DIP). Ces partenaires « ont une connaissance approfondie de l’industrie, du groupe et de ses enjeux opérationnels. Leur soutien démontre une croyance en LATAM et ses filiales, et en leur durabilité à long terme ». Son premier actionnaire, Delta Air Lines, n’est en revanche pas mentionné. Dans la mesure permise par la loi, le groupe qui dispose de 1,3 milliard de dollars de trésorerie « souhaiterait la bienvenue aux autres actionnaires intéressés à participer à ce processus pour apporter un financement complémentaire ». Le groupe et ses filiales non concernées par le recours au Chapter 11 sont d’autre part en discussion avec leurs gouvernements respectifs du Chili, du Brésil, de la Colombie et du Pérou pour aider à « trouver des financements supplémentaires, protéger les emplois dans la mesure du possible et minimiser les perturbations de ses opérations ».

Le groupe se dit convaincu que ce processus réunira ces diverses parties prenantes pour construire un nouveau LATAM « mieux placé pour réussir pour les années à venir ». Face à la plus grande crise de l’histoire de l’aviation, le Conseil « a approuvé cette voie à suivre après avoir analysé toutes les alternatives disponibles pour assurer la pérennité du groupe. Comme nous nous sommes adaptés aux nouvelles réalités du passé, nous sommes convaincus que LATAM sera en mesure de réussir dans le contexte post-Covid-19 et de continuer à servir l’Amérique latine, reliant la région au monde », a déclaré Ignacio Cueto, président de Conseil d’administration de LATAM.

Le groupe LATAM se protège contre les créanciers 1 Air Journal

©LATAM