L’administrateur de la compagnie aérienne Air Mauritius, en redressement judiciaire depuis avril, considère désormais la liquidation comme une « option possible ». Et ce alors qu’elle a déjà annoncé pour juillet au plus tôt dans l’ile Maurice la reprise de ses vols, suspendus par la pandémie de Covid-19.

Lorsqu’elle s’était placée en redressement le 22 avril 2020, un mois après l’arrêt des vols dans l’île, la compagnie nationale mauricienne expliquait que les restrictions de voyage et la fermeture des frontières « sur tous nos marchés et la cessation de l’ensemble des vols internationaux et intérieurs dans une crise sans précédent ont conduit à une érosion complète des revenus de la société ». Pendant la première conférence de presse des deux administrateurs alors nommés, relatée par Zinfos074, ils ont admis que la liquidation était « une option de plus en plus visible ». Sattar Hajee Abdoula a précisé qu’Air Mauritius perd environ 2 millions d’euros chaque semaine, et s’attend pour l’année financière en cours à une perte totale de 212 millions d’euros : il faut donc trouver selon lui 223 millions « dans les neuf prochains mois ».

L’emploi et les salaires sont aussi en jeu chez Air Mauritius : pour Sattar Hajee Abdoula, il faudrait pousser à la retraite tous les employés ayant « 400 mois de service », même si « ce n’est pas un plaisir de demander à des personnes de rester à la maison et de couper leurs salaires et allocations ». Mais l’administrateur estime d’autre part « intolérable » le fait qu’il ne peut pas négocier « 204 allocations qui existent actuellement. Une allocation transport ou une allocation nourriture est importante, mais on ne peut permettre des accords où des heures supplémentaires sont garanties, par exemple ». Et de hauts salaires négociés quand la compagnie était rentable ont été « fixés pour 20 ans », a-t-il ajouté.

La flotte d’Air Mauritius a été évoquée, et en particulier le sort de ses deux Airbus A350-900, attendus en aout dernier et loués pour trois ans à South African Airways : si cette dernière, face à des difficultés identiques, « ne peut payer les frais de location », MK devra « récupérer » les avions tout en étudiant la possibilité de les « rendre » ; « il faut voir les aspects légaux car tout doit se faire dans les règles », a insisté Sattar Hajee Abdoula. Un réexamen du réseau est également en cours.

Les deux administrateurs, qui ont obtenu un délai de six mois pour tenter de relancer Air Mauritius, ne comptent pas pour autant « abandonner » : s’il dit croire en son plan, Sattar Hajee Abdoula affirme qu’il n’hésitera pas à « recommander la mise en liquidation de la compagnie aérienne nationale ».

Air Mauritius: la liquidation est une option 1 Air Journal

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