La compagnie aérienne Corsair International pourrait être sauvée et même relancée par des actionnaires privés mais aussi par un prêt direct de l’Etat, une première en France depuis le début de la pandémie de Covid-19.  

Alors qu’elle vient de relancer ses vols vers les Outre-mer, la compagnie française basée à l’aéroport de Paris-Orly pourrait recevoir de l’argent frais dès le fin du mois selon les sources de La Tribune. Si l’actionnaire principal depuis mars 2019 Intro Aviation n’a pas les moyens, un « plan de relance ambitieux » serait « en bonne voie » et pourrait déboucher sur la signature d’un accord de principe avant la fin juin. D’un côté, le groupe TUI (propriétaire historique et toujours présent avec 27% du capital) devrait selon le quotidien économique « mettre la main à la poche » à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros, pour éponger les pertes de l’exercice en cours et en « solde de tout compte ». De nouveaux investisseurs privés « qui ont marqué leur intérêt » pour reprendre la compagnie aérienne sont aussi évoqués pour un nouveau tour de table, sans plus de précision.

De l’autre, l’Etat français serait prêt à imiter ses homologues allemand (avec Condor), italien (avec Alitalia) ou scandinaves (avec SAS Scandinavian Airlines), en octroyant à Corsair un prêt direct – permis par l’Union européenne. Son montant pourrait atteindre plusieurs dizaines de millions d’euros lui aussi, « remboursables sur plusieurs années » et supérieur à celui de TUI, précise La Tribune.

Cette aide rentrerait donc dans le cadre de la promesse du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui affirmait que l’état aiderait les compagnies aériennes si leurs actionnaires prenaient leur part de responsabilité. Cela a déjà été le cas, via des prêts garantis par l’Etat (PGE, refusé par les banques à Corsair), pour les Air France, Air Caraïbes, French bee ou autres Air Austral. Sans toutefois satisfaire le SCARA, qui demande toujours la création d’un fonds d’un milliard d’euros pour aider les « autres » hors groupe Air France.

Mais cette aide financière ne permettra pas aux 1200 employés de Corsair d’échapper à un plan de restructuration, prévient le quotidien, rappelant que contrairement à certaines de ses rivales (en particulier sur l’axe métropole – Antilles) les négociations pour une baisse temporaire des salaires de 10% ont échoué. La question du sureffectif y sera également posée.

Aucune des parties n’a commenté les informations de La Tribune. Rappelons que l’objectif de Corsair reste de « pouvoir opérer au plus tôt un vol quotidien sur chacune des trois îles », la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion ; elle a mis en place tarifs spéciaux pour les étudiants sur les trois routes.

Un plan de sauvetage pour Corsair ? 1 Air Journal

©Corsair