La compagnie aérienne Virgin Atlantic a trouvé 1,2 milliards de livres de financement pour lui permettre de survivre à la pandémie de Covid-19. Avec un plan de restructuration impliquant son actionnaire Delta Air Lines, elle prévoit déjà de redevenir rentable en 2022.

La compagnie britannique, qui doit relancer lundi prochain cinq liaisons long-courriers, a annoncé le 14 juillet 2020 avoir « franchi une étape importante vers la sécurisation de son avenir à la suite des graves répercussions de la pandémie Covid-19 sur l’économie mondiale, la nation et l’industrie du voyage et de l’aviation », via une recapitalisation provenant uniquement de fonds privés. Un plan de restructuration sur cinq ans « qui, une fois approuvé et mis en œuvre, permettra à Virgin Atlantic de voler » va être présenté, avec le soutien des actionnaires Virgin Group (200 millions) et Delta mais aussi « de nouveaux investisseurs privés et créanciers existants » : il ouvre la voie à la reconstruction de son bilan et à la « rentabilité de la compagnie aérienne à partir de 2022 ».

Cette recapitalisation offrira un programme de refinancement d’une valeur d’environ 1,2 milliard de livres sterling au cours des 18 prochains mois. Une somme qui vient s’ajouter aux « mesures d’auto-assistance » déjà prises, y compris des économies d’environ 280 millions de livres par an et d’environ 880 millions de livres via les modifications et le financement des livraisons d’avions au cours des cinq prochaines années.

Selon le CEO de Virgin Atlantic Shai Weiss, « peu de gens auraient pu prédire l’ampleur de la crise de Covid-19 à laquelle nous avons assisté et, sans aucun doute, les six derniers mois ont été les plus difficiles que nous ayons rencontrés en 36 ans d’histoire. Nous avons pris des mesures douloureuses, mais nous avons accompli ce que beaucoup pensaient impossible. La recapitalisation solvable de Virgin Atlantic nous permettra de continuer à fournir une connectivité et une concurrence vitales aux consommateurs et aux entreprises en Grande-Bretagne et au-delà ».

Au deuxième trimestre 2020, le trafic de Virgin Atlantic a chuté de 98%, précise le communiqué, et au deuxième semestre la capacité devrait diminuer d’au moins 60% par rapport à 2019, les niveaux d’avant la crise ne devraient pas revenir avant 2023. En mai dernier, la compagnie aérienne avait annoncé « la décision difficile » de supprimer 3550 postes dans toutes les fonctions, dont 400 via des départs volontaires. Elle a aussi fermé sa base à l’aéroport de Londres-Gatwick au profit de Heathrow (tout en conservant ses créneaux au cas où),

Virgin Atlantic a dit adieu depuis mars à ses derniers Airbus A340-600, à sept Boeing 747-400, tandis que les quatre A330-200 doivent prendre leur retraite « en 2022 comme prévu ». Dans deux ans, elle n’opèrera plus que 37 biréacteurs long-courriers (A330-900, A350-1000 et 787-9).

Virgin Atlantic respire enfin 2 Air Journal

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