La compagnie aérienne Qantas a annoncé jeudi une perte annuelle de 1,9 milliards de dollars US, ses revenus s’étant effondrés de 82% en raison de la pandémie de Covid-19. Et comme la reprise s’annonce lente en Australie comme ailleurs, ses Airbus A380 resteront cloués au sol pendant au moins trois ans.  

Le premier semestre de l’année close au 30 juin 2020 s’annonçait bien pour la compagnie nationale australienne, avec un bénéfice avant impôts de 574 millions de dollars US ; mais la crise sanitaire est passée par là et avec elle « l’effondrement quasi-total de la demande », l’immobilisation au sol de cent avions et la suppression prochaine de 6000 postes. Le chiffre d’affaires de Qantas a diminué de 2,87 milliards de dollars au S2, le coronavirus creusant selon le CEO Alan Joyce « un trou dans ce qui aurait dû être une année très bonne », avec un bénéfice alors espéré de 720 millions. 

La pandémie n’a pas empêché différentes branches de Qantas de finir l’année dans le vert : les opérations internationales ont réalisé un bénéfice de 40 millions de dollars US, malgré la mise à terre de la flotte et l’arrêt de toutes les liaisons en avril, tandis que les opérations domestiques ont généré un bénéfice avant intérêts et impôts de 205 millions de dollars (Qantas et Jetstar). Le programme de fidélité Qantas Loyalty a enregistré un bénéfice avant intérêts et impôts de 245 millions de dollars.

La perte finale vient principalement des dépréciations d’actifs (y compris les A380), des frais liés aux licenciements et des coûts initiaux de restructuration ; le plan lancé par Qantas porte sur plus de 10,7 milliards de dollars en réductions de coûts.

Mais malgré « une incertitude importante sur la plupart des marchés », le Groupe reste « bien positionné pour profiter du retour éventuel de la demande de voyages nationaux et, à terme, internationaux », précise le communiqué. En attendant, Qantas Freight et Qantas Loyalty continuent de générer des « flux de trésorerie importants », et les opérations d’affrètement pour le secteur australien des ressources « sont très performantes ».

Il ne s’agit clairement pas d’un ensemble standard de résultats pour le groupe Qantas. Il a été façonné par des événements extraordinaires qui ont créé les pires conditions économiques de nos 100 ans d’histoire. Pour faire simple, nous sommes une compagnie aérienne qui ne peut pas vraiment voler vers de nombreux endroits, du moins pour le moment. (Alan Joyce).

La compagnie de l’alliance Oneworld a d’autre part confirmé que ses douze Airbus A380, parqués à Victorville en Californie, resteront cloués au sol pendant au moins trois ans. Le Project Sunrise de vols ultra-longs en A350-1000 (déjà reporté en mai dernier à une date indéterminée) n’est en revanche pas remis en question.

Alan Joyce ne s’attend pas à voir les frontières australiennes rouvrir avant le milieu de l’année prochaine, et pense que les lignes vers les USA ne seront pas relancées avant la disponibilité à grande échelle d’un vaccin. « Nous allons gérer de manière flexible, et étudier tous les scénarios dans la période à venir. Cela nous maintiendra en bonne posture » pour une éventuelle reprise du trafic, a déclaré la directrice financière Vanessa Hudson.

Qantas: 1,9 milliards de pertes, pas d’A380 pendant trois ans 1 Air Journal

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