La compagnie aérienne italienne Alitalia a subi au premier semestre 2020 une perte de 430 millions d’euros, nouveau record dû à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la demande et l’économie en général. Mais elle n’aurait pas à rougir de la comparaison avec ses rivales européennes.

Alors qu’elle affichait l’année dernière à la même époque une perte de 250 millions d’euros, la compagnie nationale italienne a annoncé le 1er septembre 2020 s’être enfoncée dans le rouge, à hauteur de 430 millions donc (dont 210 millions au deuxième trimestre, moins mal qu’au premier donc). Selon le Corriere Della Serra, Alitalia a transporté environ 3,6 millions de passagers durant les six premiers mois de l’année, une baisse de 65%. Son chiffre d’affaires de 545 millions d’euros a reculé de 62% par rapport à 2019, et de 90% au seul deuxième trimestre.

Mais la compagnie désormais renationalisée semble avoir « mieux résisté à la tempête » que de nombreuses rivales, souligne le quotidien : les plus grosses pertes semestrielles sur le vieux continent ont été enregistrées par British Airways (-2,4 milliards d’euros), Lufthansa, Iberia, Air France et KLM ayant toutes « perdu plus d’argent qu’Alitalia » au premier semestre 2020.

Quant aux pertes par passager, Corriere explique que son analyse de 21 compagnies aériennes montre qu’elles étaient au S1 de 525 euros pour Alitalia, contre 153 et 370 euros pour les low cost Wizz Air et Ryanair – mais 1600 euros pour Air France ou 1251 euros pour Lufthansa.

Rappelons que la nouvelle Alitalia-Tai, avec Francesco Caio comme président et à ses côté l’administrateur délégué et CFO Fabio Lazzerini (ancien responsable d’Emirates en Italie), dispose d’un « matelas » de 3 milliards d’euros. Placée sous administration extraordinaire depuis plus de deux ans, suite au rejet par les syndicats d’un plan de relance de l’actionnaire Etihad Airways, et ayant déjà reçu deux prêts d’Etat de plusieurs centaines de millions d’euros, la compagnie de l’alliance SkyTeam devra être « réellement différente » de la précédente Alitalia, sans quoi la Commission européenne pourrait lui refuser l’aide d’Etat.

Quant aux syndicats, ils s’attendent toujours à une suppression de 4000 à 5000 postes ; en avril alors qu’Alitalia avait perdu 97% de son chiffre d’affaires, ils avaient trouvé un accord avec la direction pour mettre plus de 6600 salariés au chômage technique.

Alitalia : une perte record au premier semestre 1 Air Journal

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