La nomination des neuf membres du conseil d’administration a finalement permis au gouvernement italien de donner son feu vert à la création d’ITA (Italia Transporti Aero), qui gèrera la compagnie aérienne renationalisée Alitalia. La nouvelle société comptera environ 6500 employés et sera dotée d’un capital de 3 milliards d’euros, et un renouvellement de sa flotte long-courrier est déjà à l’étude.

Après avoir choisi Francesco Caio comme président avec à ses côté l’administrateur délégué et CFO Fabio Lazzerini (ancien responsable d’Emirates en Italie), le Mouvement 5 étoiles et le Parti démocrate se sont finalement entendus sur la nomination des autres membres du CA (qui en comptera neuf au lieu des sept initialement prévus) : Lelio Fornabaio, Alessandra Fratini, Simonetta Giordani, Cristina Girelli, Silvio Martuccelli, Frances Vyvyen Ouseley et Angelo Piazza. Le gouvernement a donc signé le décret officialisant le transfert des activités d’Alitalia-SAI vers la nouvelle société, qui devrait lancer ses opérations au début de l’année 2021. Reste à attendre l’approbation du Parlement, puis la présentation d’un business plan pour les cinq ans à venir.

Placée sous administration extraordinaire depuis plus de deux ans, suite au rejet par les syndicats d’un plan de relance de l’actionnaire Etihad Airways, la compagnie aérienne désormais renationalisée a déjà reçu deux prêts d’Etat de 1,3 milliards d’euros au total (avec feu vert de la Commission européenne à la clé). Le feu vert de Bruxelles à ces prêts-relais reste conditionné à une « réelle différence » avec l’ancienne Alitalia.

La compagnie de l’alliance SkyTeam a subi au premier semestre une perte de 430 millions d’euros, un nouveau record dû à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la demande et l’économie en général. Elle a transporté environ 3,6 millions de passagers durant les six premiers mois de l’année, une baisse de 65%. Son chiffre d’affaires de 545 millions d’euros a reculé de 62% par rapport à 2019, et de 90% au seul deuxième trimestre.

Publiée par Aeroporti di Roma: Fiumicino – Ciampino sur Vendredi 9 octobre 2020

En attendant, l’actuelle Alitalia a transformé en avion cargo son unique Boeing 777-300ER (immatriculé EI-WLA), ne conservant des équipements passagers que les toilettes et cuisines. Il est depuis le début du mois déployé entre Rome ou Milan et les aéroports de Delhi, Mumbai New York, avec la semaine dernière une apparition à Francfort. Il s’agit de son deuxième appareil converti au transport de fret, après un 777-200ER (EI-ISD) en juillet.

Le CFO de la « nouvelle Alitalia » Fabio Lazzerini a confirmé devant le Parlement l’information du mois précédant concernant le renouvellement de la flotte, les premiers nouveaux gros-porteurs devant entrer en service à partir de 2022 : « sur ce segment de marché, en l’absence de concurrence des low cost, les perspectives sont énormes », a-t-il déclaré sans plus de précision sur le type d’appareil envisagé. D’après le Corriere della Sera, les quatorze Airbus A330-200 et onze 777-200ER devraient être remplacés par des 787 Dreamliner (-8 et -9, dont certaines pièces sont produites en Italie). Airbus aurait cependant présenté une contre-offre avec des A330neo et A350 à prix cassés, et une flotte tout-Airbus aurait sans doute les faveurs de l’Europe qui a prêté 209 milliards à l’Italie.

Pas de mention des monocouloirs, mais la presse italienne parlait d’un passage à deux types : Alitalia opère actuellement 65 monocouloirs Airbus (A319, A320 et A321) qui seraient remplacés par des versions neo, et 19 Embraer 170 et 190 qui feraient place à des A220 (probablement -100 et -300). Tous les nouveaux avions devraient être achetés neufs avec des remises « d’au moins 50% », et devraient apporter « des avantages opérationnels de 100 millions d’euros par an, en plus des économies d’environ 200 millions d’euros dues à la baisse de la consommation de carburant », expliquait le quotidien italien.

La nouvelle Alitalia officiellement lancée 1 Air Journal

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