Un tribunal administratif a jugé que le projet CDG Express de liaison ferroviaire dédiée, reliant en 20 minutes l’aéroport de Paris-CDG et la Gare de l’Est, n’est pas une « infrastructure indispensable », et ne répond pas « à des raisons impératives d’intérêt public majeur » au point de traverser des zones contenant des espèces protégées. Une menace sérieuse qui pourrait faire dérailler le projet au nom de l’écologie.

On savait déjà qu’il ne sera pas prêt à temps pour les Jeux Olympiques de 2024 ; le tribunal administratif de Montreuil en Seine-Saint-Denis a le 9 novembre 2020  partiellement annulé l’arrêté interpréfectoral de février 2019 autorisant les travaux du CDG Express, qui comprendra 8 kilomètres de voies nouvelles sur les 32 qu’emprunteront ses rames pour relier le plus grand aéroport parisien à la Gare de l’Est. Les magistrats ont réfuté les termes d’infrastructure « indispensable » et d’intérêt public majeur, utilisés par le consortium chargé des travaux pour déroger à l’interdiction de porter atteinte aux espèces protégées en Seine-Saint Denis, 1157 hectares de parcs et forêts classés « Natura 2000 » depuis 2006.

CDG Express n’apporterait en outre pas une « nette amélioration » de la desserte de l’aéroport selon le tribunal : « il a en effet noté que les circonstances de fait avaient changé, depuis la déclaration d’utilité publique de 2017, en raison, dans le contexte de la crise sanitaire, de la forte baisse du trafic aérien, dont le caractère purement transitoire ne peut être prédit, et de la renonciation à la mise en service de cette ligne directe pour les Jeux Olympiques 2024 », précise le jugement consulté par France 3.

La filiale gestionnaire d’infrastructure chargée du CDG Express a indiqué à l’AFP que « les chantiers non concernés par cette dérogation se poursuivent », et travaille à « identifier les adaptations nécessaires pour les autres chantiers ». Le processus légal est loin d’être terminé, un appel étant évidemment possible, mais plusieurs élus écologistes – et responsables locaux sur le trajet prévu – ont salué la décision du tribunal. Qui pourrait entrainer un report au-delà de fin 2025 du lancement du CDG Express, un projet estimé à 2,5 milliards d’euros.

CDG Express : pas indispensable selon un tribunal 1 Air Journal

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