Quatre des Airbus A380 loués à la compagnie aérienne Air France par le Dr Peters Group sont à vendre ou à louer, même si le marché des superjumbos d’occasion n’a toujours pas décollé. Air France, KLM et Martinair Cargo lancent le premier programme mondial de carburant durable d’aviation pour le fret aérien.

Après le vol d’adieu à l’A380 offert à ses employés à l’aéroport de Paris-CDG par la compagnie nationale française, la sortie de flotte anticipée des superjumbos annoncée en mai dernier a été menée à bien. Mais tous ne subiront pas le sort réservé au F-HPJB, démantelé en Irlande : selon le site MyAirTrade, quatre autres A380 d’Air France (également détenus par la société de leasing Dr Perters Group) sont désormais à vendre ou à louer. Le F-HPJD est disponible immédiatement, tandis que les F-HPJE, F-HPJG et F-HPJJ le deviendront respectivement en février, mars et avril 2021. Rappelons qu’Air France avait configuré ses A380, équipés de moteurs Engine Alliance GP7200, pour accueillir 516 passagers (9 places en Première, 80 en classe Affaires, 38 en Premium et 389 en Economie).

Le même site affiche également un autre A380 à louer cette fois en wet lease (ACMI) selon Simple Flying, le 9H-MIP de la société de leasing portugaise Hi Fly. Celle-ci avait annoncé début novembre son intention de ne pas renouveler « plus tard cette année » le contrat de location de l’avion en livrée « Save the Coral Reefs », jugeant que la pandémie de Covid-19 avait « considérablement réduit la demande de très gros avions ». Le superjumbo issu de la flotte de Singapore Airlines et appartenant à Doric Asset Finance est équipé de moteurs Rolls Royce Trent 900, et configuré pour accueillir 471 passagers.

Rappelons que seules Emirates Airlines, China Southern Airlines et Korean Air opèrent actuellement des A380 sur des vols réguliers, les autres opérateurs les utilisant uniquement pour des « vols vers nulle part » (All Nippon Airways par exemple) ou les ayant cloués au sol pour des mois ou des années (Qantas ou Qatar Airways entre autres).

Air France KLM Martinair Cargo a d’autre part annoncé hier le lancement de programme SAF Cargo, le « premier programme mondial de carburant durable d’aviation (SAF) pour l’industrie du fret aérien », permettant aux transitaires et expéditeurs de « participer à la réduction des émissions CO₂ du secteur aérien ». Selon le communiqué du groupe, en investissant dans le programme SAF Cargo, les clients « contribueront non seulement à une première phase d’utilisation du carburant durable d’aviation dans notre industrie, mais également au développement de son marché, pour un transport aérien durable ». 

Ce programme SAF Cargo permet aux expéditeurs et aux transitaires d’opérer des vols avec un pourcentage de carburant durable d’aviation, via le système « book and claim ». Les clients « déterminent leur propre niveau d’engagement », et Air France KLM Martinair Cargo veille à ce que la totalité de leur investissement soit utilisée pour l’approvisionnement en carburant durable d’aviation. En contribuant à son utilisation, les clients « reçoivent un rapport audité par un tiers, justifiant le volume de carburant durable d’aviation acheté par rapport au trafic et indiquant la réduction des émissions CO₂ réalisée ». En participant, les clients « non seulement contribuent à la réduction des émissions de CO₂, mais confirment également leur engagement à mener l’industrie vers un avenir plus durable ».

« Notre engagement à réduire les émissions de CO₂ est un des piliers de notre stratégie en matière de fret », a déclaré Adriaan den Heijer, Vice-président exécutif d’Air France-KLM Cargo et directeur général de Martinair. Le lancement d’un programme de carburant durable d’aviation pour le fret aérien « est une étape importante d’une feuille de route ambitieuse en matière de durabilité pour les années à venir. J’invite tous nos clients à se joindre à nous pour créer un avenir plus durable pour le fret ».

Selon le groupe, la première étape vers un avenir sans carbone « est la croissance neutre en carbone de notre industrie. Cela implique qu’il ne devrait pas y avoir d’augmentation des émissions de CO₂ malgré la croissance du trafic. L’investissement dans le carburant durable d’aviation est une étape nécessaire dans ce processus et l’un des principaux instruments de réduction des émissions de CO₂ ». Depuis des années, Air France et KLM « sont à l’avant-garde dans la recherche de solutions liées aux carburants alternatifs ». KLM a effectué le premier vol commercial au monde utilisant le carburant durable d’aviation le 29 juin 2011, avec un vol reliant Amsterdam-Schiphol à Paris-CDG. Air France a effectué la même année son premier vol de Toulouse à Paris à l’occasion du Salon du Bourget, avant de se lancer entre Blagnac et CDG en octobre. « Peu de temps après, Air France et KLM ont commencé à offrir aux clients Corporate la possibilité d’un voyage plus durable en encourageant l’innovation en matière de carburant durable d’aviation ».

Les carburants durables d’aviation ne sont pas encore disponibles à grande échelle, rappelle le groupe ; c’est pourquoi Air France KLM Martinair Cargo a mis en place ce programme pour les expéditeurs et les transitaires, afin d’en stimuler et développer le marché. Leur investissement « contribuera à ce développement et à l’inscrire au rang des priorités des acteurs majeurs du secteur. Ce nouveau programme permettra de rassembler les expéditeurs et transitaires dans un engagement partagé en faveur de la durabilité, du développement des carburants durables d’aviation à un prix plus raisonnable en comparaison avec le kérosène standard ».

Air France : A380 à vendre ou à louer et cargo au biocarburant 1 Air Journal

@Pieter van Marion