La société ACMI Hi Fly ne renouvellera pas le contrat de location pour son unique Airbus A380, la pandémie de Covid-19 ayant anéanti la demande de gros porteurs.

Le premier A380 d’occasion avait été officiellement remis à la société portugaise en juillet 2018, Hi Fly (spécialisée dans la location avec équipage d’appareils long-courrier) devenant alors le quatrième opérateur du superjumbo en Europe après Air France, British Airways et Lufthansa. 

Mais la crise sanitaire est passée par là, et la nouvelle est tombée le 2 novembre 2020 : Hi Fly prévoit de se séparer de son A380 immatriculé 9H-MIP et portant la livrée « Save the Coral Reefs » « à la fin de la période de location plus tard cette année, après près de trois ans d’opérations réussies dans le monde entier ». La décision de ne pas prolonger le contrat de leasing initialement convenu a été prise « suite à la pandémie de Covid-19 qui a considérablement réduit la demande de très gros avions », précise Hi Fly dans un communiqué. Il sera « remplacé » dans sa flotte par des Airbus A330 supplémentaires, un avion « plus petit et plus adapté aux conditions actuelles du marché ».

Le MSN006 issu de la flotte de Singapore Airlines et appartenant à Doric Asset Finance est équipé de moteurs Rolls Royce Trent 900, et configuré pour accueillir 471 passagers : 12 en Première sur le pont principal, 60 en classe Affaire sur le pont supérieur, et 311 en Economie répartis sur les deux ponts. Hi Fly « appartient au club très exclusif de seulement 15 compagnies aériennes ayant exploité l’A380, l’avion le plus grand et le plus avancé de tous les temps. Cet avion était un témoignage de jusqu’où l’être humain peut aller dans le développement de quelque chose d’aussi extraordinaire », souligne le communiqué de la société. « Surtout, l’emblématique 9H-MIP «Save the Coral Reefs» était source d’inspiration inspirant et portait ce message responsable à des centaines de millions de personnes aux quatre coins du monde ».

La pandémie n’a pourtant pas rendu l’A380 inutile, du moins initialement : il a par exemple été déployé vers Wuhan fin février pour rapatrier des Français bloqués en Chine, mais selon Flightradar24, il n’a pas volé ces derniers jours. Le superjumbo avait également été utilise pour le transport de fret par exemple entre Tianjin et l’aéroport de Montréal, avec à bord 46 tonnes de matériel de protection et d’équipement médical. Et en juillet dernier, Hi Fly l’avait converti en avion tout-cargo, ôtant tous les sièges de classe Economie pour proposer « plus de 300 m3 de volume et près de 60 tonnes de fret ».

 

La compagnie aérienne Air Austral avait utilisé le 9H-MIP en aout 2018 durant la maintenance d’un Dreamliner, et Air Madagascar y avait eu recours durant l’été 2019 ; le club de football Arsenal avait loué le superjumbo en mai de la même année pour un vol entre Londres-Stansted et Bakou, et il avait entre autres été déployé vers Le Caire, les Canaries, la République Dominicaine ou le Venezuela.

La flotte de Hi Fy au Portugal et à Malte (où l’A380 était enregistré) compte également selon son site deux A319, deux A321, onze A330 (dont un A330-900 qui devrait être utilisé par SpiceJet le mois prochain entre l’Inde et Londres), et six A340-300 (ces derniers ayant été utilisés entre autres par Corsair et Norwegian).

Hi Fly se sépare de son Airbus A380 d’occasion 1 Air Journal

©Hi Fly