Le ministère de l’Economie et des Finances a mis en place les PGE « Aéro », des prêts garantis par l’Etat pour permettre aux fournisseurs et sous-traitants de la filière, affectés par la pandémie de Covid-19, d’acquérir « les surstocks de matières ou de pièces détenues par les entreprises du secteur de l’aéronautique, et de réduire ainsi leur endettement ». Un premier financement d’envergure, soutenu par Airbus, a été conclu au bénéfice de ces PME.

Après les 8 milliards d’euros du plan d’aide au secteur de l’aéronautique annoncés en juin (en plus des 7 promis à Air France-KLM), le gouvernement français a dévoilé le 23 décembre 2020 une « réponse spécifique à ces PME et ETI qui connaissent, en raison du ralentissement des cadences de production d’avions, une forte augmentation de leur stock et de leur besoin de financement ». Selon le communiqué de Bercy, le prêt garanti par l’Etat (PGE) est donc renforcé par un PGE « Aéro ».

Le ministre Bruno Le Maire a signé le 17 septembre un arrêté qui prévoit une adaptation du plafond du PGE, « et permet ainsi à des plateformes dédiées d’acquérir les surstocks de matières ou de pièces détenues par les entreprises du secteur de l’aéronautique, et de réduire ainsi leur endettement ». En clair, un mécanisme de portage rachète auprès des fournisseurs les surstocks, puis les revend (avec une marge) au fur et à mesure des appels d’approvisionnement.

L’adaptation décidée permet également, pour les entreprises du secteur qui préfèrent porter elles-mêmes leurs surstocks en s’endettant, d’augmenter le plafond du PGE « à 25% du chiffre d’affaires plus le double de la moyenne des stocks sur les 2 derniers exercices ». Une “foire aux questions PGE” précise les modalités de ce nouveau PGE « Aéro » ; elle est consultable sur le site du ministère de l’Economie.

Un premier accord de financement reposant sur ce nouveau PGE « Aéro » a été annoncé hier, mis en place par les banques LCL, Société Générale et Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel de Toulouse : elles financent via le nouveau dispositif l’acquisition de 50 millions d’euros de stocks de PME et ETI de la filière « par une plateforme professionnelle reconnue et implantée dans la région de Toulouse ». Bruno Le Maire a salué le « soutien décisif apporté par le groupe Airbus pour rendre cette opération possible », et souhaite qu’elle suscite « d’autres offres et amorce une dynamique positive pour accompagner le redressement de toute la filière ».

Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, a déclaré dans le communiqué : « la filière aéronautique est confrontée à un défi historique. L’Etat est totalement mobilisé dans cette bataille qui se joue au niveau des PME et des ETI fournisseurs et sous-traitants de la filière. Le PGE Aéro et les solutions innovantes qu’il rendra possible à l’instar de celle qui vient d’être conclue, contribueront très directement à préserver ces entreprises et à enclencher leur redressement ».

Pour Guillaume Faury, CEO d’Airbus, la crise sans précédent qui frappe l’industrie aéronautique « impose de recourir à des solutions pragmatiques et innovantes pour venir en soutien à l’ensemble de notre chaîne de fournisseurs. La concrétisation de ce premier accord de financement au titre du PGE Aéro, rendu possible grâce au soutien du GIFAS et de Bercy, montre la détermination d’Airbus à jouer un rôle de premier plan pour apporter des réponses immédiates aux défis rencontrés par les PME et ETI du secteur ».

PGE Aéro : une nouvelle aide à l’aéronautique française 1 Air Journal

@Arnaud Spani / Latécoère