Le groupe Tata Sons déjà aux commandes de la compagnie aérienne Vistara est monté à hauteur de 84% du capital de la low cost AirAsia India, lancée en 2014 en coentreprise avec le géant malaisien du vol pas cher. Qui « perd » donc une deuxième filiale, après l’arrêt des opérations début octobre d’AirAsia Japan.

Ayant opéré en juin 2014 son vol inaugural entre les aéroports de Bangalore et Goa, AirAsia India a vu son actionnaire indien passer le 29 décembre 2020 de 51% à 84% du capital, pour un montant d’environ 31 millions d’euros. Le groupe malaisien a confirmé aux autorités boursières qu’il conservera une participation minoritaire dans sa filiale indienne, expliquant que la manœuvre lui permettra de se concentrer sur les principaux marchés de l’ASEAN, en particulier en Malaisie, en Thaïlande, en Indonésie et aux Philippines, « ainsi que pour notre future expansion au Cambodge, au Myanmar et au Vietnam ».

 

Cette transaction garantira une maîtrise stricte des coûts pour AirAsia Group à court terme « et renforcera notre présence dans l’ASEAN tout en continuant à dominer le marché des voyages de l’ASEAN vers l’Inde. L’Inde restera un marché important pour AirAsia. Tata Sons a été un excellent partenaire et nous sommes impatients de continuer à travailler en étroite collaboration dans d’autres domaines de croissance », a déclaré dans un communiqué Bo Lingam, président Airlines du groupe AirAsia.

Malgré une flotte de 30 Airbus A320 et trois A320neo, AirAsia India ne détenait en septembre que 6% du marché indien, face à la concurrence des low cost géantes SpiceJet et IndiGo, et dans une moindre mesure de GoAir. Ce désinvestissement partiel fait suite au dépôt de bilan d’AirAsia Japan en novembre, un mois après l’arrêt de ses opérations au départ de l’aéroport de Nagoya-Chubu Centrair.

Le groupe AirAsia expliquait le mois dernier qu’en raison des restrictions de voyage liées à la pandémie de Covid-19, ses activités au Japon et en Inde « ont épuisé leurs liquidités, ce qui a provoqué de fortes tensions financières pour le groupe. La maîtrise des coûts et la réduction de la consommation de liquidités restent des priorités clés évidentes ». Une stratégie détaillée d’optimisation du réseau et de la flotte a été mise en œuvre sur l’ensemble du réseau, « mettant en place les bonnes bases pour un avenir durable et viable », expliquait alors le groupe qui vise « les itinéraires les plus populaires et les plus rentables ».

Tata Sons de son côté, également partenaire de Singapore Airlines dans Vistara, compte proposer une offre pour la reprise d’Air India et Air India Express. La compagnie nationale indienne, fondée en 1932 sous le nom Tata Airlines, nationalisée en 1948 sous le nom Air India et dont la reprivatisation est évoquée depuis 2017, reviendrait alors dans le giron du groupe…

Inde : Tata Sons prend le contrôle d’AirAsia India 1 Air Journal

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