Le trafic à l’aéroport de Londres-Heathrow a reculé de 72,7% l’année dernière en raison de la pandémie de Covid-19, et avec seulement 91.400 vols accueillis il se retrouve en 31eme position mondiale, le plus mauvais résultat de son histoire.

On savait depuis octobre dernier que le traditionnellement premier aéroport européen avait été détrôné en raison de la crise sanitaire ; mais les statistiques provisoires dévoilées le 11 janvier 2021 montrent que l’impact est pire qu’annoncé. Avec 22,1 millions de passagers, Londres-Heathrow a vu son trafic reculer de 72,7% par rapport aux 80,9 millions enregistrés en 2019. Les volumes de fret ont également reculé de 20,2% « en raison de l’impact des restrictions de voyage » ; avant la pandémie, 94% du fret voyageait dans la soute des avions passagers.

Et avec 91.400 vols à l’arrivée l’année dernière, en baisse de 61% par rapport à 2019 selon Cirium, l’aéroport plonge de la neuvième à la 31eme place d’un classement mondial – derrière des villes telles qu’Orlando ou Salt Lake City. Ce palmarès dominé par Atlanta (-40%) laisse la part belle aux plateformes américaines et chinoises (Guangzhou est 6eme), où le trafic intérieur a été moins affecté par la crise sanitaire. Londres-Heathrow n’avait jamais été classé en dessous de la dixième place.  

Le gestionnaire d’Heathrow souligne dans un communiqué avoir « travaillé avec les compagnies aériennes et la communauté du fret pour augmenter les vols de fret dédiés, en protégeant les lignes d’approvisionnement du Royaume-Uni tout au long de la pandémie. Certaines compagnies aériennes utilisaient des avions de passagers uniquement pour transporter du fret, aidant ainsi à transporter des équipements essentiels clés tels que des kits de test COVID-19, des EPI et des respirateurs. Plus de 19.000 cargos convertis ont utilisé Heathrow au cours de l’année ». L’aéroport londonien a d’autre part « radicalement réduit les coûts, tout en protégeant les rôles de première ligne, en consolidant les opérations dans les terminaux 2 et 5 et en passant à l’exploitation à piste unique pendant la majeure partie de l’année. Il n’y a eu aucun soutien gouvernemental autre que le programme national de maintien de l’emploi ».

Selon le CEO d’Heathrow John Holland-Kaye, l’année écoulée « a été incroyablement difficile pour l’aviation. Bien que nous soutenions le resserrement temporaire des contrôles aux frontières en introduisant des tests avant le départ pour les arrivées internationales, ainsi que la mise en quarantaine, cela n’est pas durable ». L’industrie aéronautique est pour lui « la pierre angulaire de l’économie britannique, mais se bat pour sa survie. Nous avons besoin d’une feuille de route pour sortir de ce blocage et d’une renonciation totale aux tarifs commerciaux. C’est une occasion pour le gouvernement de faire preuve de leadership en créant une norme internationale commune pour les tests avant le départ, qui permettra aux voyages et au commerce de redémarrer en toute sécurité afin que nous puissions commencer à concrétiser la vision du Premier ministre d’une Grande-Bretagne mondiale ».

Au seul mois de décembre 2020, Londres-Heathrow a accueilli 1,1 million de passagers (-82,9%) en raison de l’apparition d’un nouveau variant du coronavirus, 5,6 millions de clients ayant « annulé les vacances de Noël et du Nouvel an ».

Trafic de 2020: Londres-Heathrow n’est plus dans le Top 30 1 Air Journal

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